Le Daesh, un groupe sanguinaire sans foi ni loi L'Algérie qui plaide pour des réponses politiques à cette gangrène bute sur le puissant lobby militaro-industriel mondial. Brusquement extraits de leur posture de spectateurs amusés face au phénomène Daesh, les Occidentaux réagissent et mettent la main à la poche. Il viennent de débloquer un véritable budget pour une guerre mondiale qui ne dit pas son nom. L'Union européenne et les Etats-Unis mettent sur le champ de bataille 10 milliards de dollars pour lutter contre cette organisation qui menace le monde. L'Union européenne (UE) va débloquer un milliard d'euros supplémentaires sur deux ans pour faire face aux crises en Syrie et en Irak, ainsi qu'à «la menace» posée par l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI, Daesh), a annoncé hier, son service diplomatique. Ces fonds doivent permettre de financer une «stratégie globale» faite de «mesures politiques, sociales et humanitaires, ciblant la Syrie et l'Irak, mais aussi le Liban, la Jordanie et la Turquie», a expliqué la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini. L'Oncle Sam met lui aussi la main à la poche. Le président des Etats-Unis Barack Obama a demandé une enveloppe totale de 8,8 milliards de dollars pour combattre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, dans son projet de budget pour l'exercice 2016 rendu public lundi dernier. Quand il s'agit de leur sécurité, les Occidentaux ne badinent pas et l'on s'achemine droitement vers les solutions strictement militaires face aux problèmes de terrorisme qui appellent également à d'autres solutions politiques et de traitement économique. En Algérie, la colonne vertébrale de Daesh a été brisée après avoir décapité cette organisation, le phénomène n'a pas été pour autant extirpé. Si, globalement, la situation sécuritaire tend à la normale, la guerre contre le terrorisme est loin d'être terminée. Pour nos officiels, Daesh n'existe pas en Algérie, mais sa menace est bien réelle. La Libye, un pays en total effondrement institutionnel, devient un véritable bastion de l'Etat islamique. Cette organisation terroriste considère la Libye comme son point d'accès stratégique à l'ensemble de l'Afrique. Ce n'est pas sans raison d'ailleurs que le 24e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba qui vient de s'achever, a été exclusivement dominé par l'aspect sécuritaire. La crise sécuritaire en Libye, l'escalade de la violence au Mali et la menace incarnée par le groupe terroriste Boko Haram, ont été au coeur des entretiens des chefs d'Etat africains ayant pris part à ce sommet. Lors d'une réunion distincte organisée la veille de ce sommet, le conseil Paix et Sécurité de l'UA a souhaité le déploiement d'une force régionale de 7500 hommes issue de cinq nations pour mettre fin à l'expansion «épouvantable» des extrémistes nigérians de Boko Haram. L'Algérie est mobilisée pour éradiquer le terrorisme en Afrique, et plaide pour une réponse commune à ce phénomène, a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal devant les représentants des 54 pays membres de l'UA. Par ses actes ignobles et spectaculaires, cette organisation a muté de simple pion régional en acteur mondial, en se jouant de l'Occident. Equipé en matériel militaire sophistiqué récupéré sur l'armée irakienne en débâcle, et d'un trésor de guerre dépassant désormais 3 milliards de dollars Daesh devient une vraie menace pour la sécurité mondiale. Elle fonde sa puissance sur des ressources financières évaluées à près de 2 milliards de dollars. L'argent est le nerf de la guerre. L'Algérie qui a toujours plaidé au plan international pour la criminalisation du payement des rançons pour assécher les sources de financement du terrorisme, organisera une conférence internationale sur le sujet. Cette conférence à laquelle seront conviés plusieurs pays maghrébins et occidentaux dont notamment la France, l'Allemagne et le Japon va se pencher sur les sources de financement du terrorisme et le trafic de drogue. Il s'agit d'un véritable challenge pour l'Algérie face au lobby militaro-industriel mondial qui plaide pour la guerre totale contre le terrorisme. Une démarche entamée par les faucon de la Maison- Blanche de 2002 à 2008 mais qui n'a point donné de résultas malgré les centaines de milliards de dollars engloutis et les centaines de milliers de personnes tuées.