Le groupe armé extrémiste nigérian Boko Haram menace la sécurité et le développement de toute l'Afrique, qui doit apporter «une réponse collective» et «décisive», a indiqué vendredi, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba. «Le terrorisme, en particulier la brutalité de Boko Haram contre nos populations, est une menace à notre sécurité collective et à notre développement. Elle s'est désormais propagée à la région au-delà du Nigeria et nécessite une réponse collective, efficace et décisive», a déclaré Mme Dlamini-Zuma à l'ouverture de la 24e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine dans la capitale éthiopienne. «Boko Haram (...) représente un danger pour la paix et la sécurité nationale (au Nigeria), régionale et internationale», a déclaré, pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à la tribune. Durant la nuit, le Conseil de paix et de la sécurité (CPS) de l'UA a demandé la création d'une force militaire régionale de 7 500 hommes pour contrer Boko Haram, dont l'avancée au Nigeria et les attaques au Cameroun inquiètent les pays limitrophes. Depuis 2009, l'insurrection de Boko haram a fait plus de 13 000 morts. La chef de l'exécutif de l'UA a aussi parlé des differents conflits gangrenant le continent africain: Somalie, Mali, Libye, Soudan du Sud et République démocratique du Congo (RDC) où l'armée congolaise a lancé jeudi une offensive d'envergure contre des rebelles rwandais qui sévissent depuis 20 ans dans l'Est du pays. Un sommet de l'organisation intergouvernementale est-africaine est programmé ce samedi pour tenter de concrétiser un accord entre le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont l'adversité a plongé depuis décembre 2013 le Soudan du Sud dans une guerre sanglante. D'autres questions sont à l'ordre du jour du 24e sommet de l'UA , qui a entamé ses travaux vendredi avec la participation du Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux côtés de chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UA. La situation sécuritaire en Afrique, l'épidémie d'Ebola ainsi que l'Agenda-2063 qui dessine les contours de l'Afrique des cinquante prochaines années sont notamment débattus lors du sommet.