Une vue de Tinebdar «Le projet des 80 logements sociaux et celui d'un CET intercommunal sont à l'arrêt depuis deux ans.» Le président de la commune de Tinebdar ne s'est pas montré tendre hier, à l'égard de l'administration de la wilaya de Béjaïa, à sa tête le wali, Ahmed Hamou Touhami, qu'il accuse de bloquer particulièrement le développement de sa commune et plus largement celui de la wilaya. Dans une conférence de presse animée au siège du Crddh de Béjaïa, le maire Brahim Benadji, est revenu en détail sur ces accusations. Exemple à l'appui, l'édile communal, fort connu pour ses sorties médiatiques tonitruantes, n'a pas mâché ses mots lorsqu'il s'agit du blocage des projets communaux et de la dilapidation des richesses de la collectivité locale. Le projet des 80 logements sociaux, celui d'un CET intercommunal sont à l'arrêt depuis deux ans, il en est de même pour les projets de stade de proximité, jardin d'enfant... en raison, a-t-il expliqué «d'une opposition d'un groupe se réclamant de la zaouiya Sidi Moussa et auquel un agrément a été préfabriqué par l'administration de wilaya». «J'ai déposé plainte auprès du procureur du tribunal de Sidi Aich et rien n'a été fait à ce jour», a-t-il déclaré. Ce qui lui fait dire qu'il «y a une main étrangère au niveau de l'administration et de la justice qui bloque tout». «Le wali doit prendre position», réclame-t-il, avant de faire remarquer que «certes le wali sort sur le terrain mais tient rarement des réunions avec les gens et n'établit jamais de procès-verbaux comme le faisaient ses prédécesseurs». «Il y a une non-gestion dans la wilaya», martèle-t-il avant de s'insurger contre le laxisme de l'administration à l'égard d'un imam de la mosquée d'Aïchouchène, qui «tient chaque vendredi des prêches contre les activités culturelles, les traditions de la région, constituant», à ses yeux de «véritables menaces et appels aux meurtres et à la haine, dans une mosquée construite on ne sait comment et devenue le carrefour des salafistes de la région», précisant à ce titre, que «la majorité des fidèles qui la fréquent sont des extra à la commune de Tinebdar». Le maire de Tinebdar fera part d'une fetwa appelant à «la démolition des stèles en hommage aux chouhada et au juristeconsulte de la région, en l'occurrence Abderahmane Awaghlis», inaugurée récemment et à travers elle «une menace» à sa personne. «Même la délibération de l'assemblée sur ce sujet a été rejetée par l'administration», indique-t-il, comme pour illustrer ce qu'il qualifie de «complicité à tous les niveaux». Au plan de la wilaya, l'édile communal de Tinebdar a brossé un tableau noir de la situation, indiquant que «tous les projets en réalisation existaient bien avant l'arrivée de l'actuel wali». Parlant de blocage «volontiers», le conférencier s'est interrogé sur le fait que le projet du pénitencier d'Oued Ghir et le CHU soient attribués durant la même année, alors que le premier est opérationnel le deuxième n'a même pas été lancé. Quant au gaz de ville, l'évolution de la situation n'a été possible que grâce à la mobilisation de la population. Laquelle mobilisation est encore présente, car beaucoup reste à faire. Aussi, le maire de Tinebdar invite la population à participer en force au rassemblement prévu ce mardi devant la wilaya, dont un des points de revendications est «l'échangeur de Sidi Aich déplacé à Ouzellaguen sans aucune raison». Interrogé sur la revendication du départ du wali soulevée par une tendance politique, Brahim Benadji affirme s'y associer pleinement, estimant que «c'est une nécessité», car, explique-t-il «on ne sait pas où va la wilaya de Béjaïa». Il termine en informant avoir «pris attache avec son avocat pour une plainte contre le chef de l'exécutif pour insulte». Le conférencier se référant aux propos du wali «tête de porc et malade mental» rapportés par deux quotidiens nationaux en novembre de l'année dernière.