Des négociations de paix entre les protagonistes libyens devaient reprendre mardi sous l'égide des Nations Unies, afin de trouver une issue à la crise politique dans le pays, alors que de nouveaux affrontements opposant les forces pro-gouvernementales et les milices armées font rage, depuis dimanche, dans la deuxième plus grande ville du pays, Benghazi. "Les discussions de paix sous l'égide de l'Onu auront lieu en Libye mardi à moins que ne survienne un événement imprévisible", avait indiqué à la presse, Emhemed Choaïb, vice-président de la Chambre des représentants instance issue des élections et reconnue par la communauté internationale, qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays. Abdoul Kader Houaili, membre du Congrès général national (CGN), concurrent du parlement légitimement élu et qui est installé à Tripoli, a confirmé la tenue de ces pourparlers dont le lieu exact n'a pas été dévoilé. Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye, Bernardino Leon, avait affirmé lundi dernier au cours d'une conférence de presse, après avoir rencontré à Tripoli des responsables du CGN, qu'"il a été convenu de tenir la prochaine session de discussions de paix dans quelques jours en Libye". Dans le but de parvenir à une solution politique consensuelle à la crise qui secoue ce pays, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé que "l'Algérie, à la demande des frères libyens, déploie des efforts pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d'un dialogue inclusif, à l'exclusion des groupes terroristes reconnus en tant que tel par l'ONU". L'objectif, a-t-il dit, lors d'une rencontre avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne (UE), est de "parvenir à une solution politique consensuelle qui préserve l'unité, l'intégrité territoriale du pays et la cohésion du peuple libyen et ouvre la voie à la mise en place des institutions chargées de gérer la transition". Il a indiqué, à cet effet, que l'Algérie "est en contact avec des pays partenaires, aussi bien de la région que du monde, notamment les pays du voisinage(...) pour forger un consensus sur les contours d'une solution politique interlibyenne négociée de sortie de crise". Les pays du voisinage, a-t-il ajouté, "se retrouveront jeudi prochain à N'djamena pour poursuivre leur concertation sur la crise libyenne". Un représentant des forces spéciales libyennes a indiqué que les forces loyales au gouvernement élu et reconnu internationalement ont tenté de récupérer les secteurs contrôlés par des milices armées dans les différents secteurs de la ville (Benghazi), précisant que les forces aériennes étaient venues épauler les troupes au sol et que les combats se poursuivaient. Ce représentant, cité par les médias, a ajouté qu'"il espérait qu'il s'agissait d'un dernier combat", ajoutant que "les forces du mal ont encore le pouvoir, mais ce n'est qu'une question de jours". Il a affirmé que deux membres de son unité avaient été tués au combat. Une source au sein de l'hôpital al-Jalaa, l'un des deux hôpitaux en fonction à Benghazi, a indiqué qu'"au moins 10 personnes avaient été tuées et que 23 autres avaient été blessées depuis samedi". Le bilan devrait cependant s'alourdir, selon des témoins, qui racontent que des corps étaient éparpillés dans les rues du centre-ville de Benghazi et qu'ils entendaient partout des cris et des sirènes d'ambulances. Des résidants des secteurs touchés ont indiqué que l'armée avait pris le contrôle de plusieurs parties du district d'al-Leiti, considéré comme un château-fort des hommes armés. Ils ont ajouté que les troupes du gouvernement étaient visibles dans les rues du centre-ville.