Les protagonistes libyens ont accepté le principe de reprendre leurs négociations sous l'égide des Nations unies et ce, dans l'espoir de trouver une issue à la crise politique qui secoue leur pays qui compte, fait unique au monde, deux gouvernements et deux parlements. « Les discussions de paix sous l'égide de l'ONU auront lieu en Libye ce mardi à moins que ne survienne un événement imprévisible », déclare Emhemed Choaïb, le vice-président de la Chambre des représentants, une instance issue des élections de juin 2014 et qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays. Abdoul Kader Houaïli, membre du CGN, le Congrès général national, le parlement concurrent du précédent et qui est installé à Tripoli, a confirmé la tenue de ces pourparlers. Comme Houaïli, il n'a pas précisé le lieu exact de cette rencontre. Les 26 et 27 janvier, Bernardino Leon, le chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye, a réussi à réunir à Genève une partie des factions rivales. Le CGN a boycotté ces pourparlers. Il avait exigé qu'ils aient lieu en Libye. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a déclaré lundi dernier au cours d'une conférence de presse, après avoir rencontré à Tripoli des responsables du CGN, qu'« il a été convenu de tenir la prochaine session de discussions de paix dans quelques jours en Libye ». Et d'ajouter : « La réunion avec le groupe de dialogue représentant le CGN a abouti à des décisions importantes, dont la reprise des pourparlers entre les parties libyennes dans un contexte important et crucial pour arrêter les combats en Libye et relancer le processus politique sur des fondations saines ». « Avant le début des pourparlers, l'ONU va contacter les différents chefs militaires pour obtenir un cessez-le-feu », a-t-il précisé soulignant que « ce dialogue continuera d'inclure des représentants de toutes les composantes du peuple libyen et les forces sur le terrain, les tribus et les représentants des municipalités ». Mais en Libye, toutes les factions ne sont pas favorables à ces pourparlers. Samedi, des affrontements ont opposé à Benghazi, grande ville de l'est du pays, des forces pro-gouvernementales aux milices armées. Le bilan ? Au moins sept soldats tués. Selon un décompte de la presse, 700 militaires ont été tués depuis octobre dernier dans cette ville.