Le mobile multimédia de la troisième génération est la dernière invention du géant suédois. “My thing, any time, any where” (ma chose, à toute heure, partout), c'est avec ce triptyque aux sublimes résonances publicitaires que Per-Arne Sandstrom, un des responsables d'Ericsson décrit le mobile multimédia de la troisième génération. Au cours d'un séminaire organisé tout dernièrement à Milan, en Italie, au profit de journalistes d'Afrique du Nord et de l'Europe centrale, des représentants du géant suédois se sont attelés à mettre en valeur le rôle précurseur de leur compagnie dans le développement fulgurant et révolutionnaire de la téléphonie mobile. Initiateur d'autant de procédés que le SMS et le MMS ainsi que le Blue Tooth — un mode de transmission sans fil qui permet l'échange d'informations rapides et sécurisées entre des appareils électroniques placés dans un rayon d'une dizaine de mètres — Ericsson s'est également et surtout illustré par l'introduction de diverses applications dans le téléphone mobile. C'est cela le 3 G, un portable multimédia qui permet à son utilisateur de posséder le monde au creux d'une seule main. Vice-président marketing de Sony-Ericsson, Philip Vanhoutte a présenté aux journalistes le dernier modèle de cette percée technologique, un appareil de type P800 pourvu de plusieurs fonctions, la téléphonie d'abord, mais aussi l'informatique avec accès à Internet, la photographie, la musique ainsi que les jeux avec l'intégration d'une console. Véritable cinq en un, le P800 constitue une fierté pour le constructeur suédois et son meilleur argument de vente. Commercialisé depuis quelques mois, il sert bien évidemment à booster Sony-Ericsson, une entreprise naissante qui peine encore à trouver ses marques. “Il faut lui laisser du temps. Elle est à ses débuts”, rassure Philip Vanthoutte. Il en veut pour preuve que la joint-venture, née de l'alliance suédo-japonaise, a augmenté ses investissements à hauteur de 150 millions d'euros durant le premier trimestre de cette année. En lui léguant l'activité du développement et de la commercialisation du téléphone portable, la maison de Stockholm compte bien sur elle pour reconquérir le marché. Grâce au 3 G et à la stimulation, en règle générale de la recherche, Ericsson souhaite, tout naturellement, préserver sa place de leader. Au terme de douloureuses restructurations — pour la réduction des coûts — qui ont entraîné la suppression de dizaines de milliers d'emplois, le constructeur se redéploie. Aux yeux de ses dirigeants, pour peu qu'on sache le prendre en main, I'avenir de la téléphonie mobile est florissant. C'est un filon intact. En témoigne, selon Per-Arne Sandestrom, la progression continue d'un ombre d'abonnés : 1,1 billion en 2002. Pour cette année, Ericsson prévoit 180 millions d'abonnés supplémentaires. Ces chiffres sont, en effet, très optimistes. Au département de la recherche, le vice-président, Hakan Eriksson, se fait l'écho d'une prospérité certaine et continue du marché de la téléphonie mobile. Selon lui, si les prix des nouveaux produits peuvent, aujourd'hui, paraître dissuasifs, le développement très rapide de la recherche dépréciera leur valeur et les rendra accessibles à tous. A l'heure actuelle, il faut savoir que plus de 100 millions d'abonnés dans le mobile utilisent le portable Ericsson. Le constructeur a vendu le GSM à 180 opérateurs. Cependant, plus que le GSM et le 3 G, I'essentiel de son activité est dorénavant concentré sur l'intrastructure des réseaux. A ce sujet, il est à noter que l'équipementier suédois vient d'obtenir devant l'allemand Siemens et l'américain Motorola, le marché de la troisième licence du GSM en Algérie. Un pas, un grand pas dans le continent africain encore vierge, où le géant scandinave nourrit de grandes ambitions. S. L.