Ras-le-bol Une nouvelle fois, le problème de recrutement anarchique et sélectif a suscité l?ire des citoyens locaux. Agé d?à peine 11 ans, le jeune Mohamed Menasria était présent sur les lieux des émeutes, lorsqu?un tube en acier lui est passé sur le corps avant de lui écraser la tête. Le tube en question avait été utilisé pour bloquer la route, lorsque les chômeurs des environs de Annaba ont pris possession de la rue. Ces émeutiers ? environ une dizaine de jeunes, rassemblés devant l?hôtel où réside l?ensemble des cadres indiens ? ont voulu afficher leur colère contre le mode de recrutement au niveau du complexe Ispat. «Nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous sommes diplômés et sans emploi. Le complexe est devenu la chasse gardée des syndicalistes», déclare un manifestant. Selon les présents, les responsables du complexe engagent des ouvriers venus, pour la plupart, d?autres wilayas. De son côté, le bureau syndical de cette entreprise, face à ce mouvement de protestation, a affiché sa disponibilité à annoncer une démission collective. Cette sortie est qualifiée par un bon nombre de travailleurs de mouvement de révolte d?une ampleur sans précédent dans le milieu syndical national. Dans ce même contexte de protestation, la commune d?El-Abadia, située à environ 35 km de Aïn Defla, a connu, hier, une vague de contestation menée par les habitants qui voulaient dénoncer leur malvie et l?indifférence des autorités locales. En effet, devant le siège de l?APC, un rassemblement populaire a eu lieu où il a été exprimé publiquement les différentes revendications, à savoir les problèmes de l?emploi, de l?électricité, du logement et de l?eau potable. Cette dernière préoccupation est au c?ur des revendications car, selon les manifestants, l?eau potable n?a pas coulé depuis plusieurs jours dans leurs robinets, d?autant plus que ce problème a été signalé depuis déjà deux ans aux autorités, en vain. Un autre fait d?excès de violence s?est produit dans la wilaya d?El-Oued. Cette dernière est le théâtre, depuis le mois de juillet dernier, de violents accrochages entre deux groupes islamistes dans la mosquée d?Abdallah Ben Amar dans le quartier de la Liberté. Le différend entre ces deux groupes trouve son origine dans le fait que l?un soutient le présent imam, alors que l?autre groupe exige son départ. Ces accrochages dans lesquels ont été utilisées des barres de fer ont fait près de quatre blessés graves.