L'opérateur égyptien a introduit d'autres promotions tarifaires pour fidéliser et élargir sa clientèle. Désormais, l'un ne proposera pas sans que l'autre riposte. Entre Djezzy et Wataniya une guerre commerciale des plus acharnées. Côte à côte, par points de vente interposés, chacun loue, dans les règles du jeu, «les mérites de son produit». Pour l'opérateur égyptien Djezzy, l'approche est tout autre: «Il s'agit de renforcer notre position de leader et de garantir aux Algériens la communication qu'ils espèrent avoir», nous a déclaré une source proche de la compagnie, tout en ajoutant: «Nous couvrons pratiquement 80% du territoire national ; la communication est fluide entre l'ensemble des régions. Bref, nous assurerons aux Algériens ce qu'ils attendent de nous.» Cela étant, Djezzy a introduit d'autres promotions tarifaires dans le but de consolider son système de fidélisation et élargir sa clientèle. En fait, notre interlocuteur nous a avoué qu'avec 500 DA de crédit, l'abonné de Djezzy a la possibilité d'effectuer 80 appels aux numéros de sa préférence, y envoyer 80 SMS comme il peut en envoyer 57 vers les mobiles connectés aux deux autres opérateurs. Cela s'ajoute à la tarification établie à 5 DA pour 30 secondes de communication, et la mise en service de la carte Allo dont le délai de validité est de trois mois. Du coup, avec 500 DA de crédit, il sera possible de communiquer pendant trois mois à condition de ne point épuiser toutes les unités. Et pour résumer le tout, notre interlocuteur a confirmé la tendance d'Orascom Télécom Algérie à établir la grille de services et de promotions selon leur priorité. Et comme première priorité, il s'agit, selon notre source, d'établir la connexion avec Algérie Télécom. Le marché, donc, a connu des chamboulements notables. Partout, les gens, brochures à la main, s'informent des gammes tarifaires qui changent constamment. Dans les principales rues d'Alger, des tableaux géants, et de Djezzy et de Wataniya, accueillent les clients afin de les charmer avec des services autant diversifiés que moins chers. De son côté, Wataniya qui vient d'intégrer le marché national se hâte, comme le veut son directeur, M.René Patoine, de devenir «une compagnie algérienne». Ainsi, la compagnie travaille d'arrache-pied en vue d'honorer les engagements qu'elle avait pris lors de son lancement commercial, il y a à peine une semaine. A la boutique située à la rue Didouche Mourad à Alger, l'engouement des gens est perceptible. Et pour le faire durer davantage, toutes les «commodités» qu'on avait promises sont mises à la disposition des visiteurs, qu'ils soient clients ou curieux. Des hôtesses accueillantes s'affairent à orienter le public; des brochures exhaustives et les produits Nedjma proposés à la vente y occupent le plus grand espace. Une cafétéria y est également aménagée à l'intérieur ainsi qu'un cybercafé équipé d'ordinateurs très sophistiqués. «Cela est très important pour nous. Ça dénote qu'il n'y a pas que l'aspect commercial qui est pris en compte, mais l'aspect humain», nous témoigne une cliente en savourant les «nouveautés» de Wataniya. «Nous avons promis services et commodités, les voilà concrétisés», lance triomphalement une hôtesse. Les acheteurs sont aussi au rendez-vous. Sur un fauteuil rembourré, Fatiha, une dame d'un certain âge, a parcouru minutieusement la brochure de renseignements pour se décider. «J'avais pris connaissance de façon générique des avantages de Wataniya; maintenant que j'en suis assez informée, je m'offre ce produit», nous dit-elle. Selon l'une des employées, les cas comme Fatiha sont courants depuis la commercialisation de Nedjma. «Je ne sais à combien se chiffrent nos abonnés, mais je peux vous dire qu'ils s'accroissent de jour en jour et de manière patente», confirme-t-elle. Tout au long de la journée, la boutique ne désemplit pas. Rares sont les passants qui ne s'y arrêtent pas, même pour une simple virée sans objectif d'achat. Exiguë qu'elle est, la boutique de Didouche va être prochainement soulagée par la généralisation des services de ce type à travers d'autres boutiques qui vont ouvrir. C'est ce qui nous a été confirmé par M.Rudolf, responsable du service des ventes, que nous avons joint par téléphone. Il nous a aussi révélé que l'ensemble des sites sera aménagé avant le 8 septembre. «A partir de cette date, vous pouvez venir les visiter et constater par vous-mêmes que nous n'avons pas dérogé à notre devise (services et commodités)», a-t-il garanti. Globalement, les responsables de la compagnie koweïtienne sont «satisfaits» de la réaction du marché. Mais au rythme où vont les choses, ils savent qu'ils seront confrontés à une rude concurrence. Même l'opérateur historique, Mobilis, semble décidé à se battre pour sa part du marché. En plus de la réduction des prix de ses prestations à partir du mois de septembre de l'année en cours, Mobilis s'attelle à renforcer son réseau par des milliers de lignes. Ainsi, quoique plusieurs spécialistes du domaine ne croient pas en ses capacités à assumer une rivalité avec deux concurrents de taille, il n'en demeure pas moins que Mobilis n'a pas épuisé toutes ses cartes..