Le Mauritanien Abderrahmane Sissako, qui est devenu vendredi le premier Africain à recevoir le César du meilleur réalisateur pour son film "Timbuktu", est l'une des figures de proue du cinéma africain. "Au-delà de la Mauritanie, c'est l'Afrique qui nous regarde aussi ce continent extraordinaire, dont on parle rarement dans sa beauté et sa force, un continent beau et fort qui nous regarde aujourd'hui", a lancé en recevant son prix le cinéaste de 53 ans, dont le film retrace l'occupation djihadiste de la ville de Tombouctou en 2012. Il a aussi rendu hommage au Festival de Cannes, où son film avait été présenté en sélection officielle et d'où il est reparti avec le prix du film œcuménique. "Sans le Festival de Cannes je ne serais par là, la première lumière sur Timbuktu c'est de Cannes qu'elle est venue et je voudrais qu'on salue ce festival magnifique", a-t-il dit. "Timbuktu" a, depuis, conquis le public du monde entier. Plaidoyer contre l'intégrisme religieux, Timbuktu est la première œuvre mauritanienne à concourir pour l'Oscar du meilleur film étranger qui sera décerné dimanche à Los Angeles.