Un succès édifiant le César de la meilleure réalisation est revenu au film Timbuktu de Abderrahmane Sissako qui avait tourné ce film dans l'urgence pour évoquer la mainmise des islamistes et l'instauration de la charia dans la ville de Tombouctou au Mali. Décidément, jamais une cérémonie des Césars ne nous aura autant tenu en haleine comme cette soirée du vendredi 20 février, tant notre espoir était porté sur le court métrage de Karim Moussaoui, Les jours d'avant. Un film qui vient de sortir dans les salles françaises et a déjà raflé plusieurs prix. Hélas, il a été évincé par La Femme de Rio de Nicolas Rey et Emma Luchini, et ce malgré sa qualité cinématographique indéniable et sa technicité. Mais la surprise, de taille est venue du côté de la Mauritanie, quand les prix se sont vu tomber comme des rafales si l'on peut dire sur le film Timbuktu de Abderhamane Sissako qui a raflé pas moins de sept statuettes! En effet, le César de la meilleure réalisation est revenu au film Timbuktu de Abderrahmane Sissako qui avait tourné ce film dans l'urgence, pour évoquer la mainmise des islamistes et l'instauration de la charia dans la ville de Tombouctou au Mali. Aussi, le Prix du meilleur son est revenu pour sa part à Philippe Welsh, Roman Dymny et Thierry Delor pour Timbuktu, qui ont remercié tous les habitants de la ville de Oualata où le film a été tourné. Le César de la meilleure photo a été décerné au Tunisien Sofian El Fani pour Timbuktu encore. «Je sors mon portable, j'avais préparé un petit texte. En espérant que ma mère n'appelle pas», a-t-il dit. Sofian El Fani très ému aussi, finit ses remerciement par un «Vive la Tunisie, vive l'Afrique!». Le César de la meilleure musique est revenu au Tunisien Amine Bouhafa pour Timbuktu. Le César du meilleur montage quant à lui, est revenu à Sonia Ben Rachid pour le même long métrage. La lauréate a salué sa très longue collaboration avec le réalisateur. Ce dernier qui est monté sur scène à la fin de la cérémonie pour recevoir son Prix du meilleur film n'a pas omis de faire sa déclaration pour la France qui a accueilli des gens comme lui, de retour de Moscou à l'époque, après des études de cinéma là- bas, mais aussi la chaîne Arte et le système français de cinéma concernant l'avance sur recette. Il remerciera auparavant les Tunisiens avec lesquels il a beaucoup travaillé mais aussi l'Algérie. Monté sur scène aussi aux côtés de Kessen Tall qui l'a aidé à peaufiner son script, Sissako qui a reconnu la faiblesse de son scénario puis s'avisa en évoquant plutôt le mot «fragilité à l'instar des êtres humains», recevra comble de l'ironie, le Prix du meilleur scénario original. Des larmes, de l'humour et de l'émotion ont été les ingrédients de cette longue soirée qui verra récompenser également l'excellent Reda Kateb (fils de Malek-Eddine Kateb, homme de théâtre et acteur algérien) par le César du meilleur acteur de second rôle pour le film Hippocrate. Le Prix du meilleur acteur à saluer Pierre Niney dans Yves Saint Laurent, tandis que Adèle Haenel pour son rôle dans Les Combattants, ce dernier a bénéficié du César du meilleur premier film. Le César du meilleur documentaire a récompensé Le sel de la terre de Wim Wenders et Julian Salgado. Et celui du meilleur film étranger au Québécois Mommy de Xavier Dolan. Longuement applaudi devant une Marion Cotillard toute émue et conquise à son charme et son talent, sur scène, un César d'honneur a été attribué à l'acteur américain Sean Penn qui a reçu comme il se doit les honneurs de l'Académie des Césars. Notons enfin que le Prix du meilleur film d'animation est revenu à Minuscule - La vallée des fourmis perdues, tandis que celui de la meilleure adaptation à Cyril Gely et Volker Schlöndorff pour Diplomatie.