L'opération de ratissage ciblant les maquis coincés entre Thénia et Zemmouri, en est à son huitième jour. Visant méthodiquement les hordes islamistes armées qui ont multiplié ces dernières semaines leurs actions terroristes à la périphérie immédiate de Boumerdès, cette opération a son prolongement en zone urbaine où les structures étatiques de sécurité renforcent leur système de contrôle et de surveillance. Doublement sur leurs gardes, les patrouilles de la police et de la Gendarmerie nationale ont d'ailleurs déjoué il y a trois jours, a-t-on affirmé, une attaque terroriste au niveau du tronçon de route reliant Corso-Boudouaou. Informées, mercredi dernier en milieu de journée, de la présence d'un groupe islamiste armé dans une plantation d'orangers, en bordure de l'axe précité, les forces de sécurité sont rapidement intervenues. A l'arrivée des gendarmes, les terroristes avaient déjà pris la fuite. Mais la traque des sanguinaires se poursuit partout. De nombreux axes routiers sont soumis à une surveillance particulière. Il faut savoir aussi qu'une rumeur s'était propagée la veille de ce week-end, au sujet d'autres attentats perpétrés ici et là, par les terroristes, notamment au niveau des villages côtiers jouxtant le chef-lieu de la wilaya. Information vite démentie par une source proche des services de sécurité qui affirme, cependant, qu'un système de surveillance exceptionnelle est mis en place là où l'on redoute d'autres attaques meurtrières. Même spectacle, ce jeudi à Thénia, Si Mustapha, Corso, Boudouaou et au niveau d'autres centres urbains voisins, plusieurs coins de rue sont couverts. Portant des gilets pare-balles, policiers et gendarmes patrouillent partout. Les citoyens qui ont souffert encore durant le mois d'août 2004 des affres de l'islamisme armé, sont eux aussi naturellement sur leurs gardes. On évite d'emprunter tôt le matin, ou à la nuit tombante, certains tronçons de routes réputés dangereux. Ces réflexes salutaires facilitent, nous-a-t-on expliqué, le redéploiement des forces locales de sécurité qui cherchent le moindre indice sur les mouvements des commandos locaux du Gspc. Pas moins de huit individus ont été interpellés, a-t-on précisé par les membres des services de sécurité. Les personnes appréhendées sont soupçonnées, selon nos informations, de faire partie d'un réseau en relation avec le Gspc. Parallèlement à cette rafle, les férus de l'ANP demeurent positionnés dans les maquis de Thénia. Succédant aux frappes aériennes et aux bombardements de l'artillerie classique qui avaient permis au début de la semaine dernière, l'anéantissement de pas moins de six terroristes particulièrement à Oued El Keddache, débouchant sur la plage de Benyounès, les troupes de choc de l'ANP ont progressé, vendredi, jusqu'aux monts d'Ouled Khelif, surplombant la localité de Zaâtra. Là, une quatrième casemate a été démolie. Suite à cet engagement, les militaires ont récupéré a-t-on ajouté, des vivres et des effets vestimentaires. Le pilonnage de ces maquis aura été une opération de prévention afin que les groupes terroristes (ayant survécu éventuellement aux raids) ne puissent retourner sur les lieux et s'y redéployer. D'autres opérations militaires sont minutieusement préparées, a-t-on appris, pour harceler et poursuivre jusqu'à leur anéantissement, les hordes terroristes qui écument d'autres zones montagneuses situées aux portes de la capitale.