L'étau est en train de se resserrer effectivement sur les émirs du Gspc encore en cavale. Poursuivant l'offensive qu'elles avaient déclenchée, mardi dernier, dans plusieurs maquis situés à la périphérie immédiate de Boumerdès, les forces combinées de sécurité ont mis hors d'état de nuire, a-t-on affirmé, avant-hier en fin d'après-midi, six éléments du Gspc, au nord de Thénia. Cela, après avoir éliminé, deux jours auparavant, au moins quatre terroristes dans les monts s'étendant de Tidjelabine à Beni Amrane. L'opération, annoncée comme imminente, cible particulièrement le groupe islamiste local qui a planifié, ces derniers jours, plusieurs attaques meurtrières dont la plus spectaculaire a coûté la vie, lundi dernier, à Thénia, à sept éléments des services de sécurité et blessé 14 autres. Sur la base de renseignements précis, relatifs aux mouvements de ces groupes terroristes, le commandement local de l'ANP a minutieusement préparé son opération de ratissage. Alors que plusieurs unités militaires quadrillaient les forêts de Merchicha, Mehrane et El Azla, pas moins de 800 autres soldats de l'ANP ont investi, samedi matin, les monts d'Ouled Ali, Ouled El Hocine et El Bor, coincés entre Thénia et Zemmouri. Devancées par deux Jeeps et autres véhicules légers de reconnaissance, plusieurs sections de l'ANP affluaient, au début de cette semaine, à bord de camions vers des endroits précis. A l'arrière, des chars, équipés d'automitrailleuses avec deux ou trois soldats à bord, fermaient le cortège. Oued Kerdache, débouchant sur la plage de Benyounès, est aussitôt bombardé par les artilleurs de l'ANP qui avaient installé leurs batteries dans des points stratégiques. Les services de renseignement des structures locales de sécurité venaient de localiser, dans cette contrée, a-t-on assuré, la présence d'un important groupe terroriste. Sollicités d'urgence, trois hélicoptères de combat bombardaient, à intervalles réguliers, entre 9h et 13h, les positions occupées par les terroristes et préalablement circonscrites. Ces «frappes chirurgicales» ont touché leur but: pas moins de six terroristes, qui tentaient d'échapper aux bombardements, en longeant des rochers au fond d'une vallée, ont été entièrement déchiquetés par les obus incendiaires de gros calibre, a-t-on annoncé. Les centaines de charges explosives qui se sont abattues sur les périmètres ciblés, ont permis, a-t-on ajouté, de démolir trois camps du Gspc. Plus important encore, au cours du déminage des sentiers menant à d'autres refuges, des sections locales de cette organisation terroriste, dont l'une écumait la commune voisine de Zemmouri, sous les ordres d'un certain Khelifi, originaire de Si-Mustapha, les forces de sécurité ont désamorcé, selon un bilan établi hier en début d'après-midi, près d'une vingtaine de bombes artisanales. Ces engins meurtriers sont généralement dissimulés sous terre, explique-t-on, par les terroristes, au niveau des chemins de montagne habituellement empruntés par les forces de l'ANP. L'opération est confiée, selon nos sources, aux responsables militaires de la circonscription qui ont engagé, au total, plus d'un millier de soldats, dans différents maquis de Thénia et Zemmouri, en leur réitérant la consigne d'agir avec beaucoup de prudence. Les hordes sanguinaires ciblées, composées de plus de 200 éléments à l'est de Boumerdès, sont supervisées rappelons-le, par «l'émir» zonal Yahia Abou El Haythem, de son vrai nom Hamid Saâdaoui. Ex-bras droit de Hassan Hattab, ce chef terroriste vient d'entrer en conflit, selon des informations recoupées, avec Ahmed Zerabib alias Abou El Bara (34 ans, originaire de Boudouaou, officier exégète de la même organisation terroriste qui veut opter, lui, pour la trêve). Poussant l'offensive plus loin encore, l'armée régulière a bombardé hier également les maquis de Ghzerwal, situés à 45 km à l'est de Boumerdès. Là aussi, d'importants moyens sont actuellement utilisés pour assurer la maîtrise des zones montagneuses infestées par les sériate (sections) de katibet El Ansar. Surgissant au détour d'un chemin du douar de Benarous, non loin de Baghlia, l'une d'entre elles a tiré, dans la nuit de vendredi à samedi, sur un détachement de l'ANP, tuant un militaire sur le coup et en blessant un autre. Mais la traque de ces commandos du Gspc, qui multiplient ici et là, leurs coups d'éclat pour tenter de s'imposer, se poursuit méthodiquement, malgré les pertes subies. L'étau est en train de se resserrer effectivement sur les émirs et la soldatesque du Gspc encore en cavale.