Après que l'Egyptien Naguib Sawiris ait pris option pour Euronews, voilà que son compère et associé dans Ontv, Tarek Ben Ammar a pris à son tour une option dans le conseil d'administration de Vivendi. En effet, Tarek Ben Ammar, président directeur-général de Quinta Communications a été proposé comme le nouveau membre au Conseil de surveillance de Vivendi aux actionnaires au côté de Dominique Delport, directeur général de Havas Media Group. Aussi, les mandats de Henri Lachmann et Pierre Rodocanachi arrivent en effet à échéance cette année. Le Conseil de surveillance a donc proposé que M.Lachmann soit nommé vice-président d'honneur et Pierre Rodocanachi censeur du Conseil. «Ces changements seront effectifs à l'issue de l'Assemblée», selon un communiqué. Homme de confiance de Bolloré, Tarek Ben Ammar fait ainsi avec Sawiris, partie des seuls patrons arabes à garder une main dans l'audiovisuel européen. Vivendi qui est l'actionnaire principal de Canal + avait en effet accepté l'offre de Patrick Drahi pour la cession de ses 20% de l'opérateur Numericable-SFR pour environ 3,9 milliards d'euros. Le groupe de Vincent Bolloré a donné son aval à l'offre de Numericable-SFR et Altice en raison du «faible niveau de liquidité du titre Numericable-SFR qui aurait rendu incertaine une sortie dans des conditions optimales». Au total, Vivendi précise qu'il devrait recevoir 17 milliards d'euros pour la cession du deuxième opérateur mobile français, auxquels s'ajoute Maroc Telecom pour 4,1 milliards. Le groupe dispose ainsi d'une trésorerie positive de 4,6 milliards d'euros fin 2014, ayant soldé toute sa dette, qui se montait à 11,1 milliards d'euros fin 2013. Vivendi prévoit encore de finaliser la cession de son actif télécom au Brésil GVT au deuxième trimestre 2015 pour 7,45 milliards. Le groupe dirigé par Vincent Bolloré affiche en 2014 un bénéfice plus que doublé à 4,7 milliards d'euros sous l'effet de cette série de cessions. Pour 2015, il vise un bénéfice net ajusté en hausse de 10% sur les 626 millions d'euros de 2014. Vivendi table aussi sur une «légère progression du chiffre d'affaires», soutenue par une progression de la musique en streaming pour sa filiale Universal Music Group (UMG), et les activités internationales de Canal+ qui compte notamment poursuivre son développement en Afrique. Le groupe vise également un taux de marge opérationnelle courante «proche de celui de 2014». Les ventes de Canal+ ont progressé de 2,7% sur un an, avec un gain de 678.000 abonnements sur l'année qui atteignent désormais 15,3 millions dans le monde. Le portefeuille d'abonnés passe ainsi la barre des 11 millions pour la première fois grâce à l'Afrique et au Vietnam. L'offre de vidéo à la demande en France Canalplay y contribue aussi avec 599.000 abonnés fin 2014. La rentabilité de Canal+ est cependant handicapée par l'augmentation de la TVA et une hausse des coûts de production en France, partiellement compensée par l'international: son résultat opérationnel ajusté cède 4,7% à 583 millions d'euros. La rentabilité d'UMG est en revanche en hausse (+10,7% à 511 millions d'euros) mais cette filiale voit son chiffre d'affaires reculer de 6,7% à cause «d'une transformation plus rapide que prévu des modes de distribution de la musique». [email protected]