Le nouvel entraîneur de l'Entente veut redonner une âme à cette équipe Après la défection d'Abdelkrim Khalfa, la direction de l'ESS a fait appel à Abdelkrim Bira, un technicien qui connaît bien les rouages du club pour avoir drivé, deux saisons, l'équipe phare des Hauts Plateaux sétifiens. L'Expression: Vous revoilà Noir et Blanc! Abdelkrim Bira: Eh oui, je commence à croire au vieil adage sétifien: «celui qui boira d'Aïn El-Fouara y retournera un jour». Et voilà, j'en suis à mon troisième atterrissage dans cette ville avec les Sétifiens que je respecte énormément. Votre prise en main de l'ESS était attendue par l'ensemble des sportifs. J'ai eu des contacts avec des dirigeants de l'Entente juste après le deuxième match disputé contre le MCA. On m'a proposé le staff technique. Je n'ai pas répondu dans l'immédiat parce qu'il fallait prendre contact avec Abdelkrim Khalfa pour mieux s'informer de la situation du groupe. Ce qui fut fait et m'a poussé à donner mon accord au président Serrar. On a ensuite discuté des conditions de travail sans pour autant omettre les exigences personnelles. Tout a été finalisé et me voilà entraîneur de l'ESS pour la troisième fois. Quel était le but de Serrar en vous engageant? Remettre sur les rails le groupe et assurer la continuité du travail déjà effectué par mon prédécesseur, Abdelkrim Khalfa. Tout en essayant d'étoffer l'effectif pour espérer haut cette saison. Une fois sur place, ne pensez-vous pas que le recrutement ait été irréfléchi? Sans l'avis de l'entraîneur, le recrutement est toujours irréfléchi dans n'importe quel club. Pour ce qui est de l'Entente, j'estime que Khalfa a su choisir l'effectif pour l'intégrer dans son plan de travail. La préparation d'intersaisons s'est déroulée dans de bonnes conditions. Donc, ce qui reste, ce sont seulement les derniers réglages tactiques. Cela peut durer jusqu'à la cinquième, voire la sixième rencontre. On pourra, alors, faire une première évaluation. Ce sont, donc, des retouches que vous allez opérer en premier lieu. On essayera de le faire avec l'aide de mon adjoint Ounoughi. Certes, ce sera une tâche un peu difficile, mais il faut que les joueurs s'appliquent sur le terrain. L'entraîneur est un programme, le joueur un produit, la saison un projet et le public l'âme du projet, c'est un tout. Le potentiel sur place est-il en mesure de se rattraper? Tout à fait. Pour retrouver la cadence et le rythme de la compétition, seul le travail en est la clef. Mais en toute sincérité, je pense que ce ne serait pas sage de dire qu'on va jouer tel ou tel titre dès l'entame championnat. Mon objectif c'est de bâtir un team compétitif et d'asseoir un système de jeu propre à l'ESS. Le tout, bien sûr, en axant notre effort sur le plan offensif. On pourra, alors, parler de titres. Vous allez, paraît-il, révolutionner le jeu de l'ESS? Le joueur sétifien a son propre style de jeu. Je vais essayer d'y ajouter un grain de savoir-faire en m'appuyant sur ma propre expérience. L'échec de votre mission est-il envisageable? Tout à fait. Le football est si imprévisible que personne ne peut se vanter de dire qu'il est le meilleur. Tout est envisageable, mais lorsqu'on est optimiste et qu'on travaille ardemment, avec l'aide de Dieu, on obtient des résultats. Un dernier mot pour terminer si vous permettez. Mon grand souhait, c'est de finaliser mon travail en donnant une âme à l'Entente. Je remercie vivement les Sétifiens et les supporters d'El-Kahla pour l'accueil que l'on m'a réservé.