hormis 29 wilayas où la demande est amplement satisfaite, dans les autres, la défaillance existe encore. N'est-ce pas un paradoxe pour le premier pays francophone dans le monde, l'Algérie, d'accuser un manque d'enseignants dans la langue de Molière ? Ce n'est pas tout à fait le cas, mais le déséquilibre existe entre les différentes wilayas du pays. Si bien que dans certaines, il y a un surplus d'enseignants alors que dans d'autres, la matière souffre d'encadrement. La confusion est telle qu'à Alger où la demande est vraisemblablement très forte, les enseignants de la langue française ne savent plus à quel saint se vouer. «On fait le pied de grue devant l'académie, on est très mal reçus, on ne sait plus quoi faire» s'indigne une licenciée en français, enseignante depuis 1989. A Tlemcen, Oran, Annaba, Guelma, Taref, la demande dépasse les 150%. En revanche, les wilayas de Skikda, Oum El-Bouaghi, Souk-Ahras, Relizane et El-Oued, pour ne citer que celles-ci, le déficit est grand. Cet état de fait a été introduit par la refonte pédagogique qui consacre le français comme première langue étrangère. Dans ce processus de réhabilitation, la langue française sera enseignée dès la deuxième année primaire. Au niveau de ce palier, le ministre , les directeurs d'établissements soutiennent à l'unanimité que le problème ne se pose pas. «Le problème est définitivement réglé à ce niveau et la demande est amplement satisfaite» a déclaré M.Benbouzid, lors de la réunion qu'il a organisée la semaine dernière avec les directeurs d'établissements. Le couac se situe plutôt au niveau des autres paliers. D'une région à une autre, les besoins diffèrent et les défaillances sont parfois très grandes. Si au niveau des 29 wilayas, la couverture est assurée à 100%, dans d'autres, en revanche, la défaillance a été estimée à presque 44 %. C'est pour pallier cette défaillance que le ministère de l'Education a fait appel à des retraités de l'enseignement. La Fonction publique a même donné son accord pour le recrutement de ces enseignants. Encore faut-il que cette solution règle définitivement le problème.«Même avec les retraités, la demande ne sera pas complètement satisfaite dans certaines régions isolées» indique M.Benbouzid. Et c'est le recours inévitable à des enseignants non spécialisés. Une méthode qui va à l'encontre des recommandations contenues dans le processus de réforme à savoir, «une professionnalisation pour un enseignement de qualité». Cependant, la réforme a prévu une série de mesures à même de pallier cette défaillance. Aussi, cette réforme accorde-t-elle une importance à la formation de ressources humaines et vise à l'amélioration de la qualification et la conservation du professionnalisme dans les différentes fonctions éducatives.