Les lycéens premières victimes Les écoles et les lycées devaient fermer leurs portes aujourd'hui avec un goût d'un deuxième trimestre gâché à cause des grèves. Les revendications syndicales, qui n'ont rien d'irréprochable en soi, risquent de gâcher l'année scolaire et mettre à mal l'avenir de millions d'écoliers et de lycéens. D'ailleurs, ces derniers ont menacé de sortir dans la rue pour «défendre leur baccalauréat». Une de ces actions a été entamée dans la matinée d'hier à Alger. En effet, nous avons constaté sur place que des dizaines de lycéens en classe de terminale ont organisé un sit-in. C'était à Chéraga devant le siège de l'Académie de l'Education d'Alger Ouest. Les lycéens ont eu à coeur de soumettre leurs préoccupations et leurs représentants ont été reçus par les responsables de l'institution. Les lycéens ont soumis leurs préoccupations concernant l'utilisation des CD pour compenser l'absence de cours, le seuil des cours. Par ailleurs, des réunions ont eu lieu un peu partout à travers le pays avec les dirigeants des établissements scolaires et les élèves pour discuter des retombées de la grève. Il est expliqué que les CD sont conçus afin que les lycéens puissent assimiler le contenu du programme officiel et qu'ils ne sont pas là pour remplacer l'enseignant. Les lycées ne sont pas toujours d'accord avec les réponses obtenues en ce qui concerne les CD arguant que certains n'ont pas d'ordinateurs. Il y a même des cours qui sont proposés sur une plate-forme Web mais les lycées répondent qu'ils n'ont pas toujours accès à Internet. Sur la question des examens pour le deuxième trimestre, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a évoqué mardi dernier l'annulation éventuelle des examens du 2e trimestre pour les classes de terminale en raison de la grève. Les lycéens mettent aussi l'accent lors de ces diverses réunions sur le seuil des cours. Cette question est traitée au niveau national et un accord non écrit est souvent consenti pour déterminer le dernier cours dispensé dans tous les lycées pour être pris comme aux questions posées lors de l'examen du baccalauréat. Les lycéens comptent entamer d'autres actions pour que l'année scolaire soit sauvée. Et ce en parallèle avec les actions de la ministre. La ministre a organisé lundi dernier à Alger une visio-conférence avec les directeurs de lycées, les inspecteurs et les directeurs de l'éducation de wilaya consacrée à la prise en charge des problèmes liés aux absences des enseignants. Mme Benghebrit avait affirmé lors de sa dernière conférence de presse que son secteur avait pris une série de mesures pour assurer le droit de l'élève à l'enseignement suite au mouvement de grève observé par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) depuis le 16 février dernier. Le ministère a pris une série de mesures dont le renforcement de la responsabilité pédagogique de l'équipe dirigeante au sein de l'établissement scolaire, selon les situations très diversifiées: d'une classe à une autre, d'un établissement à un autre et d'une wilaya à une autre. L'équipe pédagogique de l'établissement a toute la latitude de réaménager, de réguler le rythme et la progression des apprentissages, avait précisé la ministre.