Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon Les prochains pourparlers entre Sahraouis et Marocains s'annoncent des plus ardus. Le monarque alaouite ayant fait le serment de ne pas céder d'un pouce sur le dossier du Sahara occidental. Opération périlleuse. Les Nations unies auront bien du mal à obliger le Maroc à se conformer à la légalité internationale. Ce n'est pas pour autant qu'ils doivent y renoncer. Le coordinateur de la délégation sahraouie avec la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) les appelle à assumer leurs responsabilités en obligeant «la partie récalcitrante (le Maroc) à respecter le processus de décolonisation au Sahara occidental, conformément à la légalité internationale», a indiqué le vendredi dernier, M'hamed Kheddad. «Nous dire, aujourd'hui, qu'un appel téléphonique entre le secrétaire général de l'ONU et le roi du Maroc est plus important que les résolutions du Conseil de sécurité, est scandaleux. Le Sahara occidental n'acceptera pas d'aller dans ce sens», a tenu à souligner le responsable sahraoui à l'occasion de la visite du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, dans les camps des réfugiés sahraouis. Une sacrée ambiance avant les retrouvailles, annoncées, entre les deux délégations. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental «oeuvre dans le sens de la reprise du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, qui devrait intervenir au mois de mai prochain» a déclaré le coordinateur de la délégation sahraouie avec la Minurso». «Il faut que le Conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités et fixe des délais pour le processus de négociations», a-t-il insisté. Les prochains pourparlers entre Sahraouis et Marocains s'annoncent des plus ardus, le monarque alaouite ayant fait le serment de ne pas céder d'un pouce sur le dossier du Sahara occidental. «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» avait déclaré le 6 novembre 2014 le souverain marocain dans une allocution adressée à ses sujets. «L'initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional» a martelé Mohammed VI. Ban ki-moon ferat-il plier le roi? Il faut rappeler que le secrétaire général de l'ONU avait déjà appelé, le 7 novembre dernier, à ne pas entraver la mission de son représentant spécial pour le Sahara occidental. «Ban Ki-moon appelle toujours à la reprise des négociations sur le Sahara occidental entre les deux parties au conflit - le Front Polisario et le Maroc - et à la permission à son envoyé personnel et son représentant spécial, respectivement Christopher Ross et Kim Bolduc d'exercer leurs fonctions» avait indiqué le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric. Un appel qui a fini par être entendu par Rabat. De là à espérer que le pouvoir marocain finisse par fléchir sa position, il n'y a qu'un pas à franchir. Le face-à-face entre Marocains et Sahraouis s ́annonce des plus rudes. Le conflit du Sahara occidental risque de se confiner dans un statu quo qualifié d' «intenable» par Christopher Ross. «Les parties au conflit, (le Maroc et le Front Polisario) doivent maintenant faire preuve de volonté politique nécessaire pour le surmonter (le statu quo)», avait conseillé le diplomate américain en octobre 2010. L'ONU a menacé de jeter l'éponge dans le cas où cette situation persisterait. En campant sur sa position (de large autonomie) et en ignorant les résolutions du Conseil de sécurité qui garantissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum libre, l'héritier de Hassan II met le Sahara occidental sur une poudrière...