Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé hier dans son rapport au Conseil de sécurité que les conditions d'un nouveau round de négociations directes avec le Maroc et le Front Polisario ne sont pas réunies. Les deux parties impliquées dans le conflit du Sahara occidental camperaient sur leurs positions. Aux yeux du SG de l'ONU, il est nécessaire d'assurer un minimum de préparation à une cinquième rencontre qui pourrait se tenir en Autriche, selon son représentant personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Dans le rapport de Ban Ki-moon, il est clairement souligné qu' une reprise des négociations maroco-sahraouies devrait se faire sans conditions préalables. Un tel rappel serait à l'avantage du Front Polisario car le Maroc a tenté depuis le premier round à Manhasset d'imposer comme unique base de discussion le plan d'autonomie marocain qui exclut le droit à l'autodétermination, avec le coup de pouce de Madrid et de Paris. Le rapport de Ban Ki-moon recommande expressément au Conseil de sécurité de «demander à nouveau aux parties (...) de négocier sans conditions préalables et de bonne foi et de faire preuve de volonté politique pour engager un débat de fond et assurer le succès des négociations». Vraisemblablement pour ne pas susciter de mauvaise réaction à Rabat de nature à paralyser le processus de négociations directes, le SG de l'ONU n'a pas fait mention dans son rapport des appels lancés par les organisations civiles internationales demandant un renforcement des prérogatives de la Minurso afin de veiller au respect des droits de l'homme au Sahara occidental. Outre les organisations humanitaires, la délégation parlementaire européenne, qui avait enquêté en janvier au Sahara occidental, avait exigé que la Minurso puisse avoir un tel mandat. Ce à quoi, Ban Ki-moon a conclu que la «Minurso n'a pas un mandat spécifique concernant les droits de l'homme». Après avoir rappelé que le Haut commissariat aux droits de l'homme n'est pas présent sur le territoire de l'ancienne colonie espagnole, le SG de l'ONU s'est limité à conclure que «les Nations unies restent toujours engagées à élever le niveau des droits de l'homme». Le SG de l'ONU a toutefois estimé indispensable la présence sur le terrain de la mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental et recommandé au conseil de proroger son mandat jusqu'au 30 avril 2010. Jusque-là, la prorogation ne dépassait pas les six mois. Ross a donc jugé nécessaire que soit prorogé ce mandat pour un délai encore plus long que par le passé pour pouvoir assurer, selon l'expression de Ban Ki-moon, une «bonne préparation» du cinquième round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario afin qu'il soit plus fructueux que celui du printemps 2008.