Mohamed Aïssa Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a soigneusement évité, ce jeudi à Béjaïa, d ́aborder le sujet de l ́évangélisation, un sujet qui a longtemps défrayé la chronique locale. Devant les imams et les responsables du secteur, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, après avoir effectué une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Béjaïa, s'est contenté d ́un discours axé essentiellement sur le rôle de l ́imam dans la société mettant en valeur l'accent sur le rôle de la foi dans le pays. L'hôte de Béjaïa reviendra sur les réformes engagées par son département ministériel, en vue d'atteindre ses objectifs, qui ne pourrait être d'actualité, sans d'une part, le renforcement de la formation des imams, y compris dans la langue amazighe et en favorisant l'arrivée de nouvelles cohortes de diplômés universitaires, et d'autre part, en organisant l'activité des mosquées pour que celles-ci puissent jouer entièrement leur rôle institutionnel, spirituel et socioculturel. La création d'une mosquée «d'excellence» dans chaque wilaya «en est un exemple édifiant». Dotées de moyens et de structures appropriées (salles de prières, salles d'éducation, salles de conférences, salles de projections, entre autres) elles sont appelées à rayonner davantage, a-t-il expliqué. Le ministre a également évoqué, dans ce contexte, la création d'un observatoire de lutte contre l'extrémisme religieux et la mise en place, d'ici le mois de juillet prochain, du dispositif inhérent à l'installation des instances de fetwas (avis religieux). A ce titre, M.Aïssa a annoncé que «le planning avance très bien. La mouture juridique est achevée et est soumise à débat au ministère. Les imams muftis également sont désignés, il y en a 50 à travers toutes les wilayas, tout autant d'ailleurs que les référents universitaires. L'adoption devrait intervenir en juillet.» Le ministre a tenu à souligner que la mise en place de cette instance nationale, qui sera adossée à une académie, devrait «répondre aux besoins spirituels des Algériens». Auparavant, le ministre a estimé que «les Algériens n'ont pas besoin d'importer de nouveaux modèles religieux ou culturels» et ce au «vu de la justesse et l'authenticité de leurs propres référents. «Les Algériens n'ont pas besoin d'autres modèles», a-t-il indiqué devant les cadres de son secteur, réunis en session de formation à la Maison de la culture, estimant que leurs référents sont justes et authentiques, car «hérités de leurs parents et aïeux érudits», lesquels, «de tout temps, ont prôné la tolérance, l'amour, la convivialité et le partage». Aussi, pour s'immuniser contre toute dérive religieuse ou extrémisme, le ministre a estimé impératif de revenir aux fondamentaux de la religion en passant par la revivification de ces référents, notamment dans leur portée nationaliste, «en mettant la foi au service du pays». Profitant de son passage dans la wilaya, M. Aïssa a inspecté des chantiers de mosquées en construction, en a visité d'autres en activité et inauguré de nouvelles. Des orientations ont été données, à chaque halte, pour joindre les efforts afin d'améliorer leur rayonnement (mosquées) et leur impact spirituel et patriotique.