Le Pakistan «n'est pas pressé» de se prononcer sur la demande de l'Arabie saoudite de se joindre à sa coalition qui bombarde les miliciens houthis et leurs alliés au Yémen, a déclaré mardi le Premier ministre Nawaz Sharif au Parlement. A la demande de M.Sharif, les parlementaires pakistanais tiennent depuis lundi une assemblée spéciale afin de débattre de la participation ou non du Pakistan à la coalition menée par l'Arabie saoudite. Le Pakistan tente actuellement de ménager son allié saoudien et son voisin iranien, hostile à l'opération au Yémen. Et de nombreux élus pakistanais mettent en garde contre les répercussions d'une participation à l'offensive au Yémen pour un pays qui a déjà payé un lourd tribut de son engagement en Afghanistan, qui compte la deuxième population chiite au monde et qui partage une frontière poreuse avec l'Iran. «Nous n'avons pas appelé à la tenue de cette session extraordinaire (du Parlement) pour vous manipuler afin d'obtenir un mandat. Prenez votre temps, nous avons besoin de vos honnêtes conseils et nous allons retenir vos arguments les plus judicieux dans notre politique», a déclaré M. Sharif à l'Assemblée nationale. «Prenez votre temps, nous ne sommes pas pressés», a martelé le Premier ministre, affirmant ne pas pouvoir partager avec les élus plus de détails sur l'étendue de la demande saoudienne au Pakistan. Le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif avait affirmé la veille que Riyadh avait demandé des «avions», des «navires de guerre» et des «troupes» à son allié pakistanais dans le cadre du conflit au Yémen. M.Sharif s'était rendu la semaine dernière en Turquie pour évoquer la crise yéménite. Hier, le président turc Recep Tayyip Erdogan se trouvait à Téhéran pour discuter du conflit au Yémen. «Nous attendons une réponse qui, je l'espère, va arriver demain (aujourd'hui, ndlr)», a souligné M.Sharif, affirmant être aussi prêt à visiter «conjointement» d'autres pays musulmans avec le président turc Erdogan si l'impasse persistait