La Mauritanie aussi l'approuve, de même que le Sénégal. Le Pakistan, déclaré membre de la coalition, au début de l'opération, maintient le flou et affirme qu'il ne participera pas à une action qui va diviser le monde musulman. L'Iran dénonce avec force l'attaque et parle de violation de la souveraineté nationale du Yémen. L'Union européenne juge que l'action militaire n'est pas une solution et exprime des inquiétudes quant aux conséquences. La Russie et la Chine plaident pour le règlement pacifique de la crise et appellent à privilégier le dialogue. En revanche, la Turquie, par le biais de son Président, affirme clairement son soutien pour l'Arabie saoudite, lui propose son aide logistique et ordonne à l'Iran et aux groupes «terroristes de se retirer du Yémen». Ainsi, rapportent les agences de presse, Nabil Al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe, a affirmé, jeudi, le jour du lancement de l'opération militaire, «le soutient total» de l'organisation. Propos soutenus par le Président mauritanien : «Cette intervention saoudienne est approuvée par un certain nombre de pays arabes. Nous en faisons partie.» De son côté, le Président sénégalais estime que cette intervention militaire saoudienne est venue «en réponse à la demande du président légitime du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, pour défendre et protéger son pays contre les milices qui menacent sa stabilité ainsi que celle des pays voisins». Le Pakistan est presque indécis quoi qu'il affirme qu'il ne participe pas à cette action, alors qu'initialement il a été donné comme membre de la coalition. Information donnée, en réalité par l'agence de presse saoudienne et non pas celle pakistanaise. Ainsi, «le Pakistan est prêt à défendre l'intégrité territoriale de l'Arabie saoudite peu importe le prix, mais pas nécessairement à intervenir au Yémen contre les milices chiites Houthis au sein de la coalition menée par Ryad», a déclaré officiellement hier son ministre de la Défense. Et de poursuivre: «Nous ne voulons pas être impliqués dans une prolifération du conflit, nous allons tenter de le contenir». L'Iran, bien évidemment, l'ennemi juré de l'Arabie saoudite, accusé ouvertement de soutenir les Houthis, dénonce l'attaque. Il a qualifié cette intervention de «démarche dangereuse (...) violant les responsabilités internationales et la souveraineté nationale». Aussi, cette action militaire «va encore plus compliquer la situation». Pour l'Union européenne, «les derniers évènements au Yémen ont considérablement aggravé une situation déjà fragile dans le pays et risquent d'avoir de graves conséquences régionales». D'où son appel «à tous les acteurs régionaux pour agir de manière responsable et constructive, afin de créer de façon urgente les conditions pour un retour aux négociations». Pour sa part, la Chine, allant pratiquement dans le même sens, affirme espérer que «toutes les parties concernées résoudront la crise par le dialogue politique en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Yémen, l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe, les résultats de la Conférence de dialogue national et l'Accord de paix et de partenariat national, afin de restaurer la stabilité et l'ordre normal du pays le plus tôt possible». Déclaration faite par son porte-parole des Affaires étrangères. La Russie s'est dite profondément préoccupée par ce qui vient de se passer, non sans affirmer son «soutien à la souveraineté du Yémen et à son intégrité territoriale». Tout comme l'UE, la Russie considère que «la crise dans ce pays ne peut être que pacifique, dans le cadre d'un dialogue impliquant toutes les parties yéménites». Ferme, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans une interview exclusive à France 24, a affirmé «qu'Ankara, qui soutient l'opération, pourrait apporter un soutien logistique à Riyadh, en fonction de l'évolution de la situation». Et de poursuivre, accusant l'Iran d'être derrière la rébellion: «L'Iran et les groupes terroristes doivent se retirer du Yémen. L'Iran essaye de dominer la région et ce ne sont pas des évolutions positives. Regardez la situation dans laquelle se trouve l'Irak, regardez la situation dans laquelle se trouve la Syrie». K. M.