Le gouvernement belge et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont, avec la collaboration de la Commission européenne et de la Banque mondiale, ouvert, hier à Bruxelles, une conférence internationale sur « la migration et le développement ». Une pléiade d'experts politiques, financiers et autres spécialistes de la question des cinq continents participent à cette rencontre de deux jours pour préparer, entre autres, la conférence internationale sur les migrations de l'ONU qui aura lieu à New York, en septembre prochain. Coprésidée par le ministre à la Coopération belge, Armand de Decker, et le DG de l'OIM, Brunson Mc Kinley, la première journée a inscrit la question des migrations comme enjeu principal du développement mondial en ce début de troisième millénaire. Pour ne plus être traité comme un simple problème social à la périphérie des attributions des ministères de l'Intérieur, la migration ou les émigrations sont désormais considérées comme des problématiques centrales desquelles dépendront la coopération internationale, la sécurité mondiale, le développement, la démocratie, la paix mondiale... Deux exemples parmi des milliers, cités par Armand de Decker dans son allocution de bienvenue, illustrent l'importance de la question : 112 milliards de dollars ont été transférés, officiellement, par les migrants à leurs pays d'origine en 2003. Alors qu'il y a 500 000 Africains subsahariens, candidats à l'émigration clandestine. « Il faut faire quelque chose. Il y a moyen de rendre l'espoir à ces populations par une politique courageuse de concertation et de solidarité entre les Etats », a déclaré le ministre belge de la Coopération au développement, dès la fin des exposés des premiers intervenants, dont le ministre belge de l'Intérieur, Patrick Dewael. Ce dernier a déclaré dans son discours qu'« il s'agit d'examiner comment la migration peut devenir un outil visant à combattre la pauvreté dans les pays d'origine, car ainsi, elle sera mieux acceptée et son impact positif sur le renforcement des liens entre pays d'accueil et pays d'origine mieux reconnu ». Avant que ne s'ouvrent les différents ateliers où les spécialistes plancheront sur des thèmes-cibles portant sur la migration et le développement, le SG du groupe des pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), John Kaputin, s'est penché sur « les faits et les mythes dans la migration et les objectifs du millénaire ». Un discours du président du Ghana, John Kufuor, a été lu également par l'ambassadeur de ce pays en Belgique. Entre les discours de la plénière et les ateliers, des conférences de presse sont tenues par les ministres et responsables internationaux, où il a été souvent débattu, au-delà des questions techniques, du rapport de la démocratie, des droits de l'homme et du développement avec la question centrale de ce siècle qu'est la migration. Signalons que le roi des Belges est attendu demain pour la clôture de la conférence.