70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution: Le Président de la République préside une réception au Cercle National de l'Armée    Ooredoo commémore le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale    Une Armée populaire !    Le moudjahid et colonel Tahar Zbiri inhumé au cimetière d'El Alia    La visite du directeur régional pour les Etats arabes du PNUD renforce le partenariat pour le développement durable    « Dieu bénisse le peuple algérien pour son soutien réel et incommensurable à la Palestine »        Des organisations marocaines lancent un appel au peuple pour unifier les efforts face aux graves atteintes aux droits par le Makhzen    Guinée équatoriale-Algérie : Les «Verts» en regroupement du 11 au 17 novembre    Mekhloufi et l'équipe du FLN ont «fait avancer la Révolution de dix ans»    Gymnasiade mondiale scolaire : Médaille de bronze pour l'Algérienne Aidoun Racha Rihem    Raccordement de deux villages aux réseaux de gaz naturel    Ouverture du séminaire régional sur la sécurité maritime et la prévention des risques professionnels    Ouverture de la rencontre annuelle du réseau national des registres du cancer    Conférence sur les dimensions culturelles de la Révolution du 1er Novembre 1954    Mouloudji inaugure l'exposition «Panorama de la peinture algérienne» (1954-2024)    Présentation du spectacle épique «Rouh El Djazaïr» à Alger    Saihi préside l'ouverture du Congrès de la Société algérienne de chirurgie du genou, de la hanche et de l'arthroscopie    La coopération entre le CSJ et la Commission de la jeunesse de l'UA au centre d'une discussion entre les deux parties    Défilé militaire du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution: une précision remarquable reflétant la puissance et le professionnalisme de l'ANP    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération : diverses manifestations commémoratives dans le Sud    Le président de la République reçoit les dirigeants et présidents hôtes de l'Algérie    Forum de la jeunesse africaine: l'importance de renforcer l'unité entre pays africains pour faire avancer le continent    Commerce : réunion de coordination tripartite sur l'approvisionnement du marché en produits agricoles et alimentaires    Douanes : lancement du nouveau système d'information dédié aux voyageurs    Arkab reçoit la vice-présidente vénézuélienne ministre du Pétrole    Proclamation du 1er novembre 1954 : voix du peuple algérien et acte fondateur de la République algérienne    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution: des milliers de citoyens affluent pour assister au défilé militaire    70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution de libération: levée des couleurs nationales à Maqam Echahid    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération: le président de la République reçoit les vœux de son homologue égyptien    Saihi préside l'ouverture des travaux du 6e Forum du Réseau de l'hémophilie dans la Méditerranée orientale    Lettre ouverte A son Excellence, Monsieur le président de la République    Zahana réaffirme l'importance de créer un environnement propice à l'amélioration des services de l'ENTMV    Plus de 80 participants nationaux et étrangers au "Treg Djanet"    Meilleurs athlètes de l'année 2024: lancement du sondage "Brahim Dahmani" de l'APS    Ligue 1 Mobilis: l'USMA rejoint le MCA et le CSC en tête, la JSK respire    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Des pieds-noirs ne reconnaissent pas l´indépendance de l´Algérie»
SALON INTERNATIONAL DU LIVRE BENJAMIN STORA À L´EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 18 - 09 - 2004

Professeur de l´histoire du Maghreb à Paris, l´historien est surtout spécialiste de l´Algérie.
L´Expression: Quatre mille pieds-noirs se trouvent, actuellement, en Algérie alors qu´il y a seulement quelques années, cette initiative relevait de l´impossible. Quels sont les motifs de ce retour?
B.Stora: Je pense qu´il existe plusieurs facteurs qui expliquent ce retour: il y a d´abord l´amélioration des conditions sécuritaires en Algérie. Rappelons qu´à la fin des années 80 déjà, il était impossible aux pieds-noirs de revenir au pays compte tenu de la tragédie que l´Algérie était en train de vivre. Le deuxième facteur est, indéniablement, le réchauffement des relations étatiques entre les deux pays [l´Algérie et la France] ; il y a eu le déplacement de Bouteflika à Paris et puis de Chirac à Alger.
Mais, à mon avis, il reste une question que personne n´a soulevée : les enfants des pieds-noirs au moment où on ne cesse d´évoquer les enfants d´émigrés, des harkis... Certes ce sont des enfants qui sont nés en France mais qui ont, tout de même, vécu, dans le fond, leur vie avec cette histoire de l´Algérie. Il y une poussée de mémoire chez ce groupe de mémoire. Ils veulent savoir, eux aussi, d´où viennent leurs parents, grands-parents...cette catégorie n´a jamais été étudiée. Or elle constitue un aspect très important. Enfin, il faut préciser que ce retour ne concerne qu´une frange minoritaire du mouvement associatif. La chose à faire, à mon sens, est d´inciter le véritable coeur de ce mouvement social, non pour les rapatrier, mais les associer à ce genre d´initiatives. Cela dit, il faut, malheureusement, reconnaître qu´une grande partie du mouvement associatif reste, à ce jour, sur une mémoire de revanche. Ils ne reconnaissent ni l´existence de l´Etat algérien, encore moins l´indépendance du pays. Donc, tant que cette question de reconnaissance de l´indépendance algérienne n´est pas levée, il est évident que le retour sera difficile.
Après la polémique sur les harkis soulevée par des députés français de la droite, lors de la visite de Bouteflika à Toulon, la question continue toutefois à opposer les avis des deux pays. Votre avis...
En effet, c´est un très long problème. Long parce qu´on peut le traiter en aval, c´est-à-dire la question des représailles contre les harkis après l´indépendance. Mais il faudra aussi, un jour, le prendre en amont. En d´autres termes, qu´est-ce qu´ont fait les harkis pendant la guerre de Libération? C´est tout le problème des exactions commises, car les familles algériennes concernées ont, encore, la mémoire très vive. J´admets que certains harkis, mais pas tous, ont commis des exactions durant la guerre. Et là c´est une réalité. Il faut, à mon sens, qu´on avance vers une prise de responsabilité réciproque dans cette histoire. Il n´y a pas d´un côté les victimes et de l´autre des responsables. Les torts sont parfois partagés. L´histoire, à mon avis, ne s´examine pas uniquement par sa fin mais aussi par son début. Tout un travail historique sur le comportement des harkis pendant la guerre d´indépendance reste à faire. Une tâche qui n´a pas été, à ce jour, accomplie. Il y a eu faiblesse des universitaires algériens sur cette question précise.
Comment appréciez-vous l´écriture de l´histoire qui se fait en Algérie?
Il faut d´abord dire que l´écriture de l´histoire ne se pose plus de la même manière qu´avant. Il y a eu certes une amélioration. L´Etat a perdu progressivement le monopole bien qu´elle persiste, en somme, à jouer son rôle de dominateur. La preuve sont les colloques universitaires, des productions académiques, les livres des mémoires qui paraissent, les maisons d´éditions qui s´y impliquent...c´est, à vrai dire, une contribution à l´histoire non négligeable et qui en sus émane de la société. Voilà l´Etat doit maintenant se mettre au diapason de toutes ces productions historiques particulières. Autrement dit, il faut que les pouvoirs publics débloquent des fonds pour créer des instituts de recherche dans lesquels travailleront les étudiants en histoire. Il est préférable aussi que ces derniers puissent bénéficier de facilités dans leurs déplacements en France pour avoir accès aux archives dont une très grande partie s´y trouve.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.