L'ANP met les atouts de son côté pour «faire face à tous les risques et menaces potentiels» Il y a à peine trois jours, les éléments de l'ANP ont saisi à deux reprises des arsenaux de guerre aux frontières. Dans un contexte régional où les motifs d'inquiétude pullulent, l'Armée se met en ordre de bataille et met en garde. Le dernier numéro de la revue El-Djeich, a consacré son éditorial à cette question cruciale, soulignant que l'ANP met les atouts de son côté pour «faire face à tous les risques et menaces potentiels, à la lumière notamment de la conjoncture régionale et internationale, caractérisées par l'accroissement de facteurs d'instabilité». Pour l'ANP, cette conjoncture porte les germes de dérapages dangereux dans la mesure où elle peut à tout moment «déboucher sur une aggravation de la situation politique, économique et sociale dans la région». Il ne s'agit pas de fantasme militaire mais de faits réels. Il y a à peine trois jours, les éléments de l'ANP ont saisi à deux reprises des arsenaux de guerre aux frontières. La première saisie a eu lieu le 14 avril dernier à In Guezzam où les forces militaires ont réussi à mettre en échec une grande opération d'acheminement d'armes de guerre, de munition et d'explosifs. La seconde opération a eu lieu 24 heures plus tard mais cette fois-ci aux frontières Ouest où un détachement de l'ANP relevant du secteur opérationnel de Tindouf, 3e Région militaire a fait avorter une tentative d'introduction d'une quantité d'armes et de munitions. «L'opération qui a eu lieu, suite à une patrouille de reconnaissance menée par les éléments de l'ANP près de la localité frontalière de Chénachéne au sud-est de Tindouf s'est soldée par la découverte d'une cache contenant un pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov, un fusil-mitrailleur de type Fmpk, un pistolet de type Falcon et 10 chargeurs garnis contenant 155 balles.», a rapporté un communiqué du ministère de la Défense nationale. Face à l'ampleur du défi et de la tâche, l'Armée s'y prépare en conséquence. L'éditorial de la revue El-Djeich décline les contours de la méthode en trois axes. Le premier axe consiste à dispenser une formation et une instruction de qualité à même «de contribuer à la formation d'une ressource humaine qualifiée et de préparer un combattant complet, tant sur le plan militaire que scientifique, capable d'exécuter les tâches qui lui sont assignées au sein des forces armées en temps de paix comme en temps de guerre». Le deuxième axe se rapporte à l'industrialisation et à l'acquisition d'équipements modernes. La revue El Djeich en veut pour exemple «l'inauguration, récemment, de nombre de grandes usines, la production de différents types de véhicules militaires lourds et légers, ainsi que des équipements électroniques et électromécaniques modernes». Ceci sans oublier l'acquisition de matériels militaires modernes dont, la dernière en date, le navire de commandement et de débarquement des troupes Kalaât Beni Abbès. Ce navire est doté des technologies les plus récentes dans le domaine militaire qui lui permettent de naviguer et d'intervenir dans des missions militaires, logistiques et humanitaires en haute mer. Enfin, le troisième axe concerne les infrastructures dans toutes leurs diversités et leurs domaines d'utilisation (opérationnel, de soutien ou d'instruction et de formation), «au sein des forces armées ainsi que leurs composantes humaines, leurs équipements et matériels, dont la réalisation conformément aux normes internationales modernes, favorisera la constitution d'une base solide pour l'édification d'une armée puissante, développée et professionnelle».