Le ministre de la Communication Sans introduction, le ministre de la Communication est allé droit dans sa besogne en mettant l'accent sur l'importance de la formation des journalistes. Présidant hier la conférence d'Oran, le ministre de la Communication, Hamid Grine, est revenu sur la publicité mais sans trop s'attarder sur le sujet tant la rencontre devait se focaliser sur la formation des journalistes. Abordant laconiquement la question, le ministre a été explicite, précis et clair en déclarant que «80% de la publicité publique sont alloués à la presse privée». Une telle déclaration se veut sans aucun doute un rappel implicite par le biais duquel le ministre voulait transmettre un message ne comportant aucun secret que la presse privée, en particulier la presse écrite, est soutenue par l'Etat. D'ailleurs, il a souligné une telle thèse en la confortant par une autre déclaration dans laquelle il dira que «sans l'aide de l'Etat, beaucoup de journaux du secteur privé disparaîtraient». Sur l'octroi de cette publicité au profit des différents titres ornant le paysage médiatique Algérie, Hamid Grine n'a pas omis au passage de rappeler que «le projet de loi sur la publicité n'a pas été présenté et examiné en Conseil de gouvernement». Dans son intervention, Hamid Grine est, sans introduction, allé droit dans sa besogne en mettant l'accent sur l'importance de la formation des journalistes. D'un ton probe, puisque la rencontre a été rehaussée par la présence de ses camarades journalistes, le ministre a souligné que «la formation doit être opérée de manière continue». Et d'ajouter en précisant que «la formation est nécessaire, mais elle n'est pleinement et seulement bénéfique que si elle est continue». Cette nouvelle session du cycle de conférences est initiée par le département de la communication au bénéfice des hommes et femmes des médias. La rencontre d'Oran a été placée sous le slogan «Ethique, déontologie et pratique du journalisme au temps de l'Internet». Pour le ministre, la mission du journaliste est noble mais elle doit reposer sur des règles à marquer en les observant. «La formation et l'éthique constituent le socle du professionnalisme», a indiqué Hamid Grine avant de se féliciter du nombre important de participants venus de différentes wilayas de la partie ouest du pays assister à cette session, la 11ème du genre». La rencontre d'hier a été marquée par une conférence donnée par Pr Daniel Cornu, de l'université de Genève. A ce propos, le ministre a, dans le point de presse, développé sa vision quant à la situation actuelle de la presse, la formation et la nécessité de prendre en compte une certaine éthique dans le cadre du traitement de l'information. Il dira à ce sujet que «la formation et l'éthique sont indissociables». Sur sa lancée, il a ajouté, en rappelant que «l'Algérie est un pays où la liberté de la presse est garantie». Ce n'est pas tout. Le ministre a précisé toutefois «qu'une telle liberté n'autorise pas celle de diffamer». Il hausse le ton en faisant savoir que «la liberté de blâmer, oui, mais celle de diffamer, non». De tels propos ont sur le champ été suivis par une autre déclaration à travers laquelle le ministre s'est montré diplomate mais intransigeant en signalant, tout en mettant en garde que les «infractions à l'éthique seront toujours combattues». La rencontre du ministre l'ayant réuni avec les journalistes a servi de tribune du haut de laquelle il est revenu sur l'avancement des projets d'organisation et de modernisation du secteur. Hamid Grine a affirmé à ce titre que «le Conseil d'éthique et de déontologie sera installé aussitôt que le nombre de cartes de journalistes professionnels délivrées aura atteint les 3000». Pour le moment, précise le ministre, ce sont plus de 2400 journalistes qui ont reçu leur carte de la Commission provisoire chargée de l'établissement de cette pièce». Le Conseil d'éthique, tel qu'expliqué par Hamid Grine, sera formé de 14 membres élus dès que le nombre des détenteurs de la carte sera porté à quelque 3000 professionnels». Pour postuler à cette institution qui mettra les garde fous devant régir la corporation, Hamid Grine a dévoilé le critère à prendre en compte en affirmant que «pour être candidat il faut un minimum de dix années de métier». Le ministre a aussi évoqué les étapes déjà réalisées, comme la création de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel et l'installation de son président, Miloud Chorfi. La conférence animée par Pr Daniel Cornu s'est articulée autour de ce qu'il considère comme valeurs éthiques dominantes du journalisme: la liberté d'information, la recherche de la vérité et le respect de la personne humaine. «Ces valeurs ouvrent la voie à une éthique participative, élargie à tous les acteurs de la communication, citoyens et journalistes», a-t-il expliqué à l'appui d'exemples illustrant les mutations induites par le Web et les réseaux sociaux.