La Grande Poste d'Alger a été le théâtre d'exposition de nombreuses marques en agroalimentaire pour tenter d'encourager la consommation locale. De nombreux citoyens ont été satisfaits de voir que les producteurs locaux offrent une gamme complète de produits alimentaires mais demandent encore des efforts en matière de prix, de goût et d'emballage. D'autres, par contre, insistent sur la nécessité de consommer «local» pour des raisons économiques afin d'économiser une partie des 20 milliards de dollars d'importations annuelles des produits agroalimentaires. En tout cas, les Algérois ont bien conscience qu'il faut continuer à inciter les ménages à consommer national et exploiter les potentialités locales de production et juguler les importations. Ce sont d'ailleurs les principaux axes autour desquels s'est appuyée la campagne «Consommons algérien». L'événement a eu lieu durant une semaine à travers les 48 wilayas du pays dont l'objectif est la promotion des produits nationaux des secteurs électroménager, électronique, agroalimentaire et même ceux de l'artisanat. Les patrons ont bien accueilli cette campagne et ont déclaré, à son début, qu'en matière de produits agroalimentaires et produits agricoles frais, le pays a une multitude de produits dont la qualité et la compétitivité sont irréprochables. Idem pour des entreprises nationales qui fabriquent des produits électroménagers et électroniques. C'est notamment l'avis du directeur général de la régulation et de l'organisation des activités auprès du ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane. Cette campagne «Consommons algérien» vise aussi à rationaliser les importations des produits qui sont importés avec des quantités qui dépassent les besoins du marché national. Le même constat est partagé par Abderrahmane Benkhalfa, expert financier. Cette stratégie s'inscrit dans le cadre de la volonté du gouvernement de limiter les importateurs à ce qui n'est pas offert par la production nationale. Les experts regrettent ainsi que pour les seules importations de chips, le chiffre a atteint les 2 millions de dollars annuellement ou celles de la mayonnaise à environ 36 millions de dollars, soit l'équivalent des exportations algériennes de dattes. On aurait pu ajouter l'importation des diouls. Le gouvernement ainsi que l'Ugta souhaitent que la future loi sur les opérations d'importation et d'exportation introduise les licences d'importation afin de mieux gérer l'entrée des produits à partir de l'étranger conduisant à une augmentation des importations à 60 milliards de dollars en 2014. Les produits comme les véhicules, le ciment ou le sucre feront l'objet de restrictions et ce sera autant d'opportunités pour la production locale. Le président du Conseil national consultatif de la PME, Zaïm Bensaci, estime d'ailleurs que le marché national offre une opportunité de 60 milliards de dollars pour les entreprises algériennes. Les pouvoirs publics appuient les initiatives contribuant à substituer les importations par des investissements en Algérie dans des projets de fabrication de produits habituellement importés. Les producteurs ne s'opposent pas à davantage d'efforts pour mettre sur le marché un produit compétitif. Le rapport qualité-prix doit aussi être compétitif pour satisfaire les besoins du consommateur algérien qui devient de plus en plus exigeant. Il ne reste plus qu'à espérer que la campagne «Consommons algérien» porte ses fruits. Cette campagne s'est déclinée sous forme d'opérations de communication, d'information, de vulgarisation ainsi que d'ateliers et de conférences à travers le territoire national pour sensibiliser les consommateurs sur l'importance de promouvoir la production nationale. Y ont pris part les pouvoirs publics, la Centrale syndicale et les organisations patronales.