La revanche d'un écrivain sur l'ignorance obscurantiste «Je ne suis pas l'homme d'un seul livre contrairement à ce qu'on croit parce que je pense que cela mène à deux maladies, soit la vanité, soit une guerre de religion» a-t-il déclaré à Paris hier lors de la réception de son prix. L'écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud a remporté hier le prix Goncourt du premier roman pour son livre Meursault, contre-enquête, a annoncé son éditeur algérien, Sofiane Hadjadj, présent à Paris pour l'annonce du lauréat. «Goncourt du premier roman pour tous les Algériens!» s'est empressé de signaler sur sa page facebook Kamel Daoud qui a essuyé bien des déboires, en raison de ce même livre jugé blasphématoire par le salafiste Hamadache qui lui colla une fetwa allant jusqu'à un appel au meurtre en bonne et due forme à la télé, sans faire réagir les autorités compétentes de ce pays. D'ailleurs, l'on ne sait où est arrivée l'affaire portée par le journaliste au tribunal depuis...Quoi qu'il en soit, Kamel Daoud devrait se réjouir de cette victoire, lui qui n'avait pas caché sa déception en repartant bredouille de la course au prix Goncourt, l'hiver dernier, malgré son statut de favori: c'est Lydie Salvayre qui avait été sacrée pour son roman Pas pleurer sur la guerre d'Espagne. Une belle revanche de l'intellect sur l'ignorance obsurantiste. «Je ne suis pas l'homme d'un seul livre, contrairement à ce qu'on croit, parce que je pense que cela mène à deux maladies, soit la vanité, soit une guerre de religion», a déclaré en tout cas Kamel Daoud à Paris hier lors de la réception de son prix. Le jury de l'Académie Goncourt a désigné cette fois à l'unanimité le roman de Kamel Daoud pour ce Prix qui a été décerné à l'auteur algérien par l'écrivain et philosophe français Régis Debray qu'on aperçoit à ses côtés, en effet, sur sa page facebook. Kamel Daoud, concourait pour info, avec les auteurs Kiko Herrero Sauve qui peut Madrid!, Miguel Bonnefoy Le voyage d'Octavio Payot et Jean-Noël Orengo La Fleur du Capital, tous édités en France.