Actionné ou non, le conflit au RND sera à n'en pas douter l'un des faits marquants de cet été. Le retour du courant Ouyahia aux commandes du RND semble se préciser. Actionné ou non, le conflit au RND sera à n'en pas douter l'un des faits marquants de cet été. A titre de rappel, une fois n'est pas coutume, le RND, parti de l'administration et né moustachu, a réussi à surclasser le FLN en 1997. Cette révolution de palais au RND, en cette conjoncture difficile, pourrait constituer le début d'une crise politique interminable qui secouera durablement le parti, si Bensalah décidait d'engager un bras de fer avec ses opposants. Quoi qu'il en soit, «à moins que Bensalah décide de démissionner de son propre gré, seul le congrès, l'instance suprême du parti, est habilité à le contraindre à soumettre son poste à l'épreuve de l'urne, conformément aux statuts du parti», selon un membre de la direction de cette formation, qui a requis l'anonymat. «Théoriquement, les membres du conseil national, acquis dans leur grande majorité à Ahmed Ouyahia, réclament à l'unisson le retour de l'ex-secrétaire général», indique-t-on. Abdelkader Bensalah, élu par le congrès en 2013, ne rate jamais l'occasion, même en présence de Ouyahia pour réitérer son challenge: «La crise au RND est désormais dépassée et étant remise sur les rails, sa formation enregistre une forte adhésion populaire et participe à la sensibilisation et mobilisation de proximité en faveur du programme et d'action du chef de l' Etat». Cédera-t-il son poste à son prédécesseur? Le tollé attisé par les derniers développements de la crise qui couve au RND, n'a pas pour autant suscité la réaction de Abdelkader Bensalah. Nos tentatives de joindre les porte-paroles du parti sont restées vaines. Avant qu'il ne retrouve son poste de directeur de cabinet à la présidence de la République, qu'il a déjà occupé en 1994 et 1995 sous l'ère de l'ancien président Liamine Zeroual, Ahmed Ouyahia a dû s'éclipser durant plus d'une année entre 2013 et 2014. L'ancien secrétaire général du RND et actuel directeur de cabinet à la présidence de la République, qui a gardé son poste au conseil national et conseil de wilaya d'Alger, a fait son apparition lors de l'assemblée générale qui a vu son plus fidèle partisan, Sedik Chihab, conforté dans son poste de coordinateur de la capitale. Ses apparitions furtives au côté du chef de l'Etat, sa participation à la rencontre du conseil de wilaya d'Alger et son débarquement en première ligne aux travaux de la troisième session du conseil national n'avaient pas laissé l'ombre d'un doute sur son retour aux affaires du parti. D'autre part, il faut dire que l'actuel secrétaire général du RND, M.Bensalah, a échoué dans son action de convaincre et les redresseurs et les partisans d'Ahmed Ouyahia. L'ex-Premier ministre a de tout temps expliqué, qu'il n'a jamais quitté son parti. Il a justifié son absence aux précédentes sessions de conseils par ses missions et engagements professionnels. Sa mission à l'étranger, plus exactement conduire la Mission africaine de supervision des élections législatives en Mauritanie l'avait empêché d'assister aux travaux du IVe congrès de son parti. Il n'a pas jugé utile de prendre part aux travaux de la première et deuxième session du CN, des réunions à caractère purement organique et ce, pour ne pas faire monter d'un cran la tension qui y régnait dans son parti à cette époque. Toutefois, l'ex-secrétaire général du parti s'est fait, à chacune de ses rencontres, représenter par procuration. Par ailleurs, une pétition signée par 230 membres du conseil national ainsi que des parlementaires des deux chambres sera remise aujourd'hui à Bensalah, soit à la veille de la tenue de la réunion du secrétariat national.