Les médecins persistent et signent Les mardi et mercredi de chaque semaine seront donc jours de grève chez nos futurs médecins spécialistes. Ça chauffe toujours chez les médecins résidents! Ils ont décidé de poursuivre leur grève cyclique de deux jours pour une seconde semaine consécutive. Les mardi et mercredi de chaque semaine seront donc jours de grève chez nos médecins résidents. «Et cela jusqu'à ce que les autorités répondent à nos revendications», nous ont affirmé les membres du Syndicat national des médecins résidents. Ce qui n'a pas l'air d'être pour demain puisque ce même syndicat dénonce le fait qu'il n'ait pas trouvé une oreille attentive de la part des autorités. «Il n'y a eu aucune réponse officielle aux doléances soulevées lors de l'assemblée générale du 16 mai 2015 de la part des ministères destinataires du préavis de grève, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière», assure dans un communiqué le même syndicat qui écarte toute médiation venant d'autres syndicats. «Il a été soumis au vote l'option d'une médiation proposée par d'autres syndicats, mais la proposition fut rejetée à l'unanimité avec la décision de n'accepter aucun dialogue établi en dehors d'une rencontre officielle avec les tutelles concernées», ajoute-t-il en soulignant avec fierté que le taux de suivi de la première semaine de grève, 26 et 27 mai, variait entre 80% et 100% dans l'ensemble des facultés avec prédominance de la région de l'Oranie qui a enregistré un taux de 100% dans toutes les structures. De nombreux centres hospitaliers universitaires seront donc encore une fois paralysés mardi et mercredi prochains. Le syndicat ne compte pas abandonner la protestation de sitôt. Il fait état d'un ras-le-bol et d'une effervescence générale au niveau de la base. Nos futures spécialistes revendiquent la mise en place d'un dispositif réglementaire garantissant la progression de leurs carrières. L'organisation du cycle de formation, les méthodes d'évaluation et le rôle pionnier du Collectif autonome des médecins résidents dans l'amélioration de la pédagogie, sont les principales revendications. «Le système pédagogique ne porte que son nom, les médecins résidents des différentes spécialités sont insatisfaits de la progression et de la qualité de la formation», souligne Dr Amin Mazit secrétaire général du Syndicat national des médecins résidents algériens. Il a précisé dans ce sens, que la réactualisation des programmes d'enseignement est plus que nécessaire. «La méthodologie et la révision des mécanismes de l'évaluation ne doivent plus rester un projet.» La conception d'un nouveau carnet du résident était l'une des plus importantes revendications, du fait qu'il permet une évaluation complète des acquis du médecin résident et par conséquent supprime le caractère sanctionnant des examens.«Le carnet du résident, moyen d'évaluation du futur professionnel de la santé est un des autres problèmes qui exaspèrent la communauté médicale, il est inadapté et dépassé, ce dernier ne respecte point les règles exigées par la médecine et ne suit pas l'évolution de ce noble métier», regrette le même médecin. Il ajoute que le carnet du résident sert à être une référence de guide à la formation, un appareil crédible pour l'appréciation du degré d'acquisition des connaissances des médecins en formation. Dans le même sillage, il a mis l'accent sur l'arrêté 358 du 7 mai 2011 qui a été promulgué par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui demandait aux doyens des facultés de surseoir à l'application de l'arrêté 709 et de considérer l'évaluation comme un acte pédagogique non sanctionnant et en les instruisant à oeuvrer pour la représentation des résidents et de revoir les modalités d'évaluation. «Cinq ans après, les mêmes acteurs et sans avoir élaboré aucun programme ni aucun support pédagogique décident de ne pas prendre en compte nos préoccupations et renouent avec le mode sanctionnant», regrette-t-il encore une autre fois. «L'arrêté 709 est jugé inadapté et sans effet, compte tenu de ses visas et références anciennes (comme le décret exécutif N°96-149 du 27 avril 1996, portant statut du résident en sciences médicales remplacé par le décret exécutif N°11-236 du 3 juillet 2011) et contradictoire (comme le décret 82-492, modifiant le nombre d'années d'études) le rendant obsolète et hors d'état d'application», explique la même source.