La question du financement de la prolongation sur le territoire de la Grèce du gazoduc russe vers la Turquie, à laquelle la Russie s'est dite prête à participer, «est réglée» et un accord pourrait être signé en juin, a déclaré hier le ministre grec de l'Energie. Dans un entretien avec la télévision publique russe, Panagiotis Lafazanis a indiqué avoir eu une série de rencontres «très fructueuses» en Russie et souligné qu'il existait «un intérêt énorme» des entreprises grecques pour une prolongation du Turkish Stream. «Nous savons déjà que c'est une entreprise publique grecque qui s'en occupera et, de plus, la question du financement est déjà réglée: ce projet d'infrastructures est évalué à deux milliards de dollars environ», a-t-il assuré. Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, critique des sanctions occidentales imposées à Moscou, les autorités russes ont évoqué la possibilité d'aider Athènes, à court de liquidités, à financer la construction d'un gazoduc prolongeant leTurkish Stream. Le ministre grec a évoqué comme échéance le Forum économique qui doit se dérouler à Saint-Pétersbourg du 18 au 20 juin: «Nous essaierons d'y signer un accord, un mémorandum, concernant le soutien politique à ce gazoduc entre la Grèce et la Russie.» Les négociations n'ont pour l'instant pas abouti malgré des visites répétées de délégations et des rumeurs d'accord imminent déjà mi-avril. Vendredi soir, le géant russe du gaz Gazprom s'était dit «prêt à étudier les différentes possibilités concernant sa participation à la construction» du gazoduc en Grèce, dans un communiqué diffusé après une rencontre entre son patron Alexeï Miller et M. Lafazanis. C'est la première fois que le groupe semi-public russe évoque la possibilité d'une participation directe à ce projet, très symbolique, qui se heurte encore à de nombreuses inconnues. En amont, la Russie tarde à signer un accord définitif avec la Turquie concernant le premier tronçon vers le territoire turc, qu'elle espère mettre en service dès la fin 2016. En aval, selon la presse russe, plusieurs pays européens par lesquels le gazoduc pourrait être prolongé après la Grèce se montreraient réticents, craignant de se heurter à l'hostilité de l'Union européenne qui avait déjà conduit à l'abandon brutal du projet de gazoduc russe vers l'Europe South Stream, remplacé par Turkish Stream.