«La réglementation algérienne est très claire, elle interdit totalement l'utilisation des OGM», a-t-il précisé. Après que le nouveau ministre de l'Agriculture ait laissé planer l'éventualité, le président du Conseil d'affaires algéro-américain rassure: «Il n'y aura pas d'OGM américains en Algérie.» En effet, Smaïl Chikhoune qui était, hier, l'invité de la rédaction de la Radio nationale Chaîne III, a tenté de couper court à la polémique sur l'agriculture transgénique. «La réglementation est très claire, elle interdit totalement l'utilisation des OGM», a-t-il précisé avant de souligner que les entreprises agricoles américaines qui allaient s'installer en Algérie n'utilisaient pas d'OGM. «Pour ce type de coopération nous n'avons ciblé que les entreprises n'utilisant pas ces types d'organismes», insiste-t-il en précisant qu'une de ces entreprises est spécialisée uniquement dans les engrais fertilisants bio, appelés organiques. «Pour les semences de pomme de terre, les entreprises présentes ne vont utiliser que des fertilisants organiques c'est-à-dire bio», réplique-t-il en insistant sur le fait que la réglementation l'interdisait et qu'il y a des organismes qui veillent au respect de cette interdiction. Mais alors pourquoi le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Kadi, avait ouvert la porte à ce type d'agriculture? Interpellé lundi dernier, en marge du Forum d'affaires algéro-américain dans le domaine de l'agriculture à l'hôtel Hilton d'Alger sur l'éventualité de voir l'agriculture transgénique en Algérie, notamment le maïs, le ministre avait livré cette réponse brève et concise: «Tout ce qui est transfert sera fait...», a t-il répondu. «Il y a un avenir très, très, très favorable aux Algériens dans le domaine de l'agriculture. Il y a une amélioration déjà qui a été ressentie et on veut améliorer plus pour aller vers une agriculture plus moderne!», a-t-il expliqué. Qui doit-on donc croire? Un responsable algérien ou le président du Conseil d'affaires algéro-américain? En tout cas, une chose est sûre, la coopération algéro-americaine dans le domaine agricole ne peut être que bénéfique si elle ne touche pas au transgénique. La coopération entre Alger et Washington dans le domaine de l'agriculture vise à améliorer la production en introduisant de nouvelles techniques et en améliorant la qualité de la semence. Selon M.Chikhoune, des entrepreneurs américains ayant visité récemment l'Algérie avaient exprimé leur souhait de diversifier leurs investissements, en particulier dans la production à grande échelle de lait, de viande, de pomme de terre et de semences maraîchères. Le climat, quatre saisons, favorise en effet la culture des semences maraîchères qui font la réputation de l'Etat de la Californie. Smaïl Chikhoune précise que six concessions agricoles vont voir le jour prochainement pour développer ces productions. La règle des 51/49% est appliquée. Ces projets commenceront à prendre forme, vers fin 2015, par la création de fermes pilotes au sud du pays, de quelque 20.000 ha chacune, dans notamment les régions d'El-Oued, Biskra, Timimoun, Béchar et Adrar. Ces fermes pilotes seront dotées d'équipes d'ouvriers, mais aussi de chercheurs. Les discussions sont, d'après lui, bien avancées entre des partenaires algériens et américains autour de la prochaine conclusion d'un joint-venture de production de machines agricoles.