Naftal a procédé à la mise en oeuvre de son plan de généralisation de l'utilisation du GPL/c «Les plus grandes épreuves auxquelles le monde aura à faire face dans les années à venir seront la surpopulation, le manque de ressources (eau, matières premières, pétrole...), des pandémies de toutes sortes de maladies connues et nouvelles, des pollutions de toutes sortes (chimiques, air, eau, alimentation...)» Albert Einstein Il est d'usage de dire que nous gaspillons la nourriture, l'eau, de l'énergie, tout le monde se souvient des 20 millions de baguettes jetées pendant le Ramadhan 2013. La cause de tout cela, est dû à un atavisme de l'Algérien qui dépense sans compter. Est-ce dû à une manne céleste inépuisable ou encore à un cadeau des autorités pour faire plaisir. C'est un peu tout cela sauf que nous sommes dans une situation présente délicate, et nous ne pouvons plus faire ce que l'on veut d'une ressource fossile qui est sur le déclin. Cette ressource que nous devons préserver le plus possible, en misant, dans le cadre d'une transition énergétique sur les énergies renouvelables. Cela ne suffira pas, il est impératif de mettre de l'ordre dans la consommation d'énergie car les spécialistes disent que 25% de notre consommation est agrippée. Il en est ainsi de l'eau, du pain et de l'énergie, objet de notre contribution. Dans le rapport annuel 2013 de Sonatrach, il est précisé que près de 5 milliards de dollars sont injectés en 2013 pour subventionner les prix des carburants et près de 3,5 milliards de dollars d'importations pour la même année. la problématique des subventions aux carburants demeure entière, étant donné que la consommation énergétique augmente en moyenne de 10% par an, notamment à cause de l'hémorragie aux frontières. Pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les subventions en produits raffinés en Algérie sont passées de 10,7 milliards de dollars en 2011 à 14,4 milliards de dollars en 2013, marquant ainsi une croissance de 35%. Dans le cas d'un scénario «laisser-faire» les subventions de carburant vont doubler ou tripler à l'horizon 2030. Ces coûts ne pourront pas être supportés d'ici quelques années. D'après les calculs du chapitre précédent et des contraintes économiques du pays, une stratégie énergétique dans le domaine du transport est nécessaire, une stratégie énergétique dans le domaine du transport basée sur les potentialités de l'Algérie s'impose. En 2012, la consommation de gasoil est égale à 9 millions de tonnes soit 2,7 fois celle de l'essence, en 2030 Les réserves de pétrole de l'Algérie sont égales à 1,5 milliard de tonnes, le ratio réserve sur production (RP) est égal à 21 ans, alors que celui du gaz est égal à 57 ans. Il faut exporter du pétrole pour financer le développement. D'ici à 2030, la part des exportations ne fera, au vu des données actuelles que baisser, à cause de la consommation importante qui attendue d'ici à 2030. Le modèle énergétique pour le secteur des transports sera axé sur les actions suivantes: pour réduire la consommation de gasoil, des mesures fiscales devraient être introduites pour diminuer les ventes de véhicules touristiques Diésel au profil de véhicules touristiques essence. Comment réduire la consommation d'essence Pour réduire la consommation d'essence, des mesures fiscales seront introduites pour encourager les ventes de véhicules touristiques GPLc et les conventions au GPLc de véhicules touristiques essence. Le GNC est un carburant qui peut être utilisé sur tout type de moteur, le GNC sera utilisé pour les autobus et les autocars pour réduire la consommation de gasoil. Application de normes de consommation de carburant pour les véhicules: des mesures fiscales seront introduites pour favoriser les ventes de véhicules moins consommateurs de carburant. Une politique de transport en commun est indispensable pour ne pas voir exploser les ventes de véhicules touristiques et la consommation de carburants. Une conduite intelligente permet d'économiser 5 à 10% de carburant en moyenne, de réduire la pollution et de diminuer le taux d'accidents. Le tout sans augmenter la durée du trajet. De l'essence à la place du gasoil En 2000 et 2013, la part des véhicules essence a diminué de 90,46% à 80,66%. Pour freiner la consommation de gasoil, la tendance doit s'inverser. Dans ce premier scénario, les véhicules touristiques essence passent de 80,66% en 2013 à 87,5% en 2030. Si le nombre de véhicules de tourisme Diesel est abaissé à 12,5% d'ici à 2030, le nombre de voitures Diesel serait de 1024.969 véhicules au lieu de 1585.832 véhicules si le pourcentage de véhicule Diesel était égal à celui de 2015 (20%) (Valeur estimée). Soit une différence de 614.981véhicules, ce qui correspond à une consommation évitée de 940.922 tonnes de gasoil par an en 2030. Les hypothèses du calcul sont: Kilométrage annuel: 30.000 km (ce kilométrage est élevé car le Diesel est souvent choisi par les automobilistes qui font de longs trajets) Consommation: 6 l/100 km. Densité gasoil: 0,85 Les véhicules sont rarement équipés en première monte par les constructeurs automobiles, on fait souvent appel à des «kits» hollandais ou italiens montés sur les moteurs essence par des installateurs agréés. Seuls les moteurs à allumage (moteurs à essence) peuvent être équipés pour fonctionner au GPLc. Techniquement, il est aussi possible d'utiliser un mélange gazole-GPLc dans les moteurs Diesel, cette technique est utilisée en Grande-Bretagne. Le GPL est largement disponible en Algérie avec une production de l'ordre de 7,4 millions de tonnes en 2013, et il est possible de valoriser une partie de cette production sur le marché national en l'utilisant en substitution des carburants qui sont mieux valorisés à l'exportation, tels que l'essence ou le gazole. Le GPL est moins polluant que l'essence et surtout le gasoil dont les normes d'utilisation sont de plus en plus drastiques en Europe et non en Algérie, ce qui peut amener à des maladies: Il est plus connu du grand public et commercialisé en stations-service sous le nom de: «Sirghaz» Dès la mise en place d'un cadre juridique, Naftal a procédé à la mise en oeuvre de son plan de généralisation de l'utilisation du GPL/c, qui s'est traduit jusqu'en 2010 par la concrétisation des objectifs suivants: beaucoup d'efforts ont été faits. Signalons 504 stations-service avec une capacité globale de 8084 m3 et un rayon moyen entre stations de 50 km au nord et 100 km au sud, réparties sur l'ensemble du territoire national; Mise en place de plus de 160 centres et ateliers de conversion véhicules au GPL/c à travers tout le territoire national; Conversion de plus de 200.000 véhicules constituant le parc actuel, en circulation; atteinte d'un niveau de consommation GPL/c de plus de 300.000 TM à fin 2010. Cependant, la consommation a stagné elle n'est que de 2% de la consommation totale de carburants évaluée à 15 millions de tonnes. Dans une projection tendancielle, le nombre de véhicules touristiques sera en 2030 de 7,1 millions de véhicules, le parc automobile GPLc augmente de 15% par an à partir de 2016 pour atteindre 2 millions de véhicules en 2030. Les quantités d'essence qui peuvent être économisées sont importantes et peuvent atteindre les 2, 5 millions de tonnes en 2030 si cette politique de promotion de GPLc était mise en oeuvre Il en est de même du gaz naturel pour véhicules (abrégé en GNV) ou gaz naturel carburant (abrégé en GNC) sa consommation est aussi marginale. Un moteur au GNC nécessite moins d'entretien, grâce à la combustion propre du carburant. Il s'adapte à toutes les flottes de véhicules, Le réseau de distribution reste à mettre en place en Algérie, Le parc algérien est constitué de 63,8% de véhicules touristiques en 2013 (ONS). En Europe la norme actuelle est à 120 gde CO2/km. Elle sera de 95g de CO2/km en 2020. La moyenne actuelle en Algérie est autour de 14O g de CO2/km. Si on applique seulement la norme à 120g de CO2, c'est 15à 20% d'économie en moins, soit l'équivalent de 3 millions de tonnes ou encore 3 milliards de dollars au prix international. L'application des normes de consommation européennes à 95 g de CO2 km permettra de réaliser des économies de 4,2 millions de tonnes à l'horizon 2030. Une conduite intelligente permet d'économiser 5 à 10% de carburant en moyenne, de réduire la pollution et de diminuer le taux d'accidents. Le tout sans augmenter la durée du trajet. Les transports en commun sont plus efficaces que les transports individuels, en termes de consommation d'énergie et de limitation de la pollution, La quantité d'énergie consommée par personne et par kilomètre dépend du taux d'occupation moyen. Les autobus les plus courants peuvent transporter environ 100 personnes. Une politique d'encouragement des transports en commun s'avère être une priorité, ce sera à la fois une économie d'énergie, de temps non perdu dans les embouteillages, de pollution et de maladie en moins. Véhicules hybrides D'autre part, l'Algérie devra penser dès à présent à comment réceptionner les véhicules hybrides (mi-carburant-mi-électricité). L'utilisation de véhicules électriques n'apporte de gains importants que si l'énergie utilisée à la production de l'électricité est faible en CO2, ce qui est le cas dans certains pays où l'électricité est majoritairement d'origine renouvelable comme la Norvège Le coût trop élevé des batteries performantes est actuellement un frein au développement des véhicules électriques à grande échelle. Ce frein sera contourné avec la batterie Tesla «PowerWall» qui sera commercialisée fin 2015. Sa particularité est qu'elle peut se charger à partir d'une source renouvelable. Il existe des batteries domestiques qui permettent d'être rechargées à la maison dans des habitations particulières et qui peuvent permettre une autonomie de la voiture jusqu'à 300 km. Nos entreprises de l'énergie et industrielles ainsi que les laboratoires de recherche devraient s'investir dans la technologie hybride qui va pénétrer le marché mondial et par conséquent les marchés des pays consommateurs comme l'Algérie. Ajoutez à cela, le prix inattendu de cette batterie, environ 3000 dollars. Cette innovation peut contribuer à éliminer l'un des soucis majeurs de la voiture électrique, à savoir son coût de la batterie; Dans le même ordre d'idées, et pour encourager les véhicules peu polluants, prenons exemple sur l'Allemagne qui donne un label vert avec des bonus écologiques (vignettes, stationnement...). En tout état de cause, une politique énergétique de long terme exige d'éviter toute surexploitation, la lutte contre le gaspillage s'impose plus que jamais. Elle devrait être une cause nationale qui transcende les partis et les idéologies. Il s'agit d'assurer un viatique aux générations futures. Un objectif chiffré de gain d'efficacité énergétique devrait être fixé dans le cadre d'un programme national. Si l'on se base sur l'expérience internationale, un gain de 30% semble tout à fait à notre portée à l'horizon 2020. L'atteinte d'un tel objectif ne se suffit, hélas, pas de déclarations d'intention. Les autres économies d'énergie Pour réduire la consommation d'énergie électrique, l'interdiction de l'importation des lampes à incandescence s'impose, c'est d'ailleurs, une recommandation de l'Unep (United Nations Environment Programme)... Les usines ne continuent à fabriquer des lampes à incandescence énergivores que pour des pays comme l'Algérie, leur interdiction permettrait de diviser par deux la consommation électrique destinée à l'éclairage, soit une économie de 10% de la production nationale d'électricité ou encore 5TWh soit l'équivalent de ceux centrales électriques de 1000 MW! Il en est de même de la généralisation des normes d'isolation thermique des bâtiments pour toutes les nouvelles habitations dès 2015: les normes BBC (bâtiment à basse consommation) réduisent de moitié la consommation électrique liée à la climatisation et au chauffage. En Algérie, la climatisation et l'isolation avec des matériaux locaux telle que la laine de rocher permettrait des gains importants de près de 200kWh: appartement/an Dans le même ordre d'idées, la responsabilité est particulière pour le commerce pour ne pas autoriser l'importation d'appareils de classe supérieure à C car la consommation d'énergie passe du simple au double de la catégorie A à G. Un système de taxation privilégiant la classe A permettrait des gains substantiels. S'agissant des entreprises, l'application d'audits énergétiques avec rigueur permettra des gains de près de 20% d'énergie Sans ces mesures, la consommation interne continuera à croître à un taux à deux chiffres sans que cela contribue ni à l'essor économique ni au bien-être du citoyen. Carte à puce Comment rationaliser la consommation de carburant? Eviter les fuites aux frontières? Ne plus importer de carburants coûteux? Assurer la justice sociale par une répartition équitable en fonction des revenus? Supposons que l'on décide de rationaliser à 1 tonne de carburant par véhicule de tourisme et par an la consommation de chacun, ce qui correspond à une consommation de 6l/100 pour 20.000 km/an. Ces 1200 litres seraient comptabilisés pour chaque possesseur sur une carte à puce à un prix soutenu disons 30 DA pour l'essence et le gasoil, le sirghaz restant toujours à10 DA pour encourager ce moyen de transport.. Il nous faut mettre en place comme pour les opérateurs télephoniques une carte prépayée à concurrence du niveau maximum de 1200 litres; si un automobiliste a un véhicule qui consomme beaucoup, il roulera moins, et il pourra cependant acheter l'essence au prix international autour de 80 DA le litre. L'Algérie y gagnera, car chacun fera attention à sa consommation, il ne prendra pas tout le temps la voiture, seul ou même pour faire un petit trajet qu'il peut faire à pied ou en bus, l'environnement sera moins pollué. Par cette méthode que l'Egypte utilise déjà, la consommation sera maîtrisée et chacun paiera selon ses moyens. Les taxis et les camionneurs auront des quotas plus importants. Il est donc tout à fait possible de mettre en oeuvre ce scénario qui peut sauver l'Algérie et donner un sens au développement durable et à la pérennité de l'Algérie. La transition énergétique est l'affaire de tous. Dans ce cadre, l'Agence des économies d'énergie devrait avoir les moyens de publicité pour pouvoir occuper d'une façon déterminée l'espace audiovisuel en proposant des spots ludiques et intelligents. Je suis convaincu qu'avec une bonne pédagogie qui est de la responsabilité du ministère de la Communication - dans le cadre de programmes, de conférences - d'incitation de la presses publique et privée, des médias publics et privés à s'emparer de cette noble cause qui est encore une fois promouvoir un avenir pour les futures générations. Les Algériennes et les Algériens comprendraient la nécessité d'aller vers les économies d'énergie sans tarder et en dehors de toute idéologie car il s'agit d'une question de survie.