Le groupe Etat islamique (EI) représente une «menace mondiale» et il faudra «une génération ou plus» pour en venir à bout, a déclaré hier un représentant américain auprès de la coalition dirigée par les Etats-Unis qui lutte contre cette organisation jihadiste en Irak et en Syrie. Le général John Allen, qui s'exprimait lors d'un forum à Doha, a prévenu que le combat contre l'EI nécessiterait «une longue campagne». Et si l'EI n'est pas vaincu, il pourrait «mettre en péril les progrès de l'humanité». «Vaincre l'idéologie de Daech (EI) pourrait prendre une génération ou plus», a-t-il lancé. «A une époque où nous sommes plus en interconnexion que jamais (...), Daech est une menace mondiale», a-t-il ajouté, soulignant la «dépravation et la brutalité» du groupe. Le général s'exprimait au lendemain d'une réunion à Paris entre représentants d'une vingtaine de pays de la coalition pour faire le point sur la lutte contre l'EI. Ces discussions intervenaient notamment après la conquête le mois dernier par les jihadistes de Ramadi, la capitale de la plus grande province irakienne, Al-Anbar. Cet revers, décrit comme la pire défaite de la coalition internationale depuis sa création en septembre 2014, a remis en cause l'efficacité des frappes aériennes internationales contre l'EI, qui n'ont pas empêché ces derniers mois le groupe extrémiste de gagner du terrain. Le général Allen a cependant défendu les réussites de la coalition, affirmant que l'EI avait été vaincu dans de nombreux endroits en Irak et qu'il avait «perdu plus de 25%» des territoires conquis à partir de juin 2014. Autre victoire selon le responsable américain, la capacité de la coalition à gêner l'accès de l'EI à des sources de financements. «Nous partageons des informations pour bloquer leurs avoirs dans le système financier international», a-t-il expliqué. Il a encore indiqué que la coalition avait obtenu de précieux renseignements sur les structures de financement de l'organisation, tout en admettant que «Daech conserve toujours des ressources financières». Et de citer l'extorsion de fonds, le pillage, les enlèvements contre rançons et le trafic d'êtres humains.