Les combattants du groupe autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) ont saisi jeudi des positions des forces irakiennes à l'est de Ramadi, chef-lieu de la province occidentale d'Al-Anbar dont ils se sont emparés dimanche, ont indiqué des responsables. Les combattants de l'EI ont poursuivi leur offensive en avançant le long de fleuve de l'Euphrate pour attaquer les positions tenues par les forces gouvernementales dans la localité de Houssayba, à 7 km à l'est de Ramadi. "Daech a pris le contrôle des lignes défensives à Houssayba al-Charqiya, d'où les forces de sécurité devaient lancer leur contre-offensive pour reprendre Ramadi aux jihadistes", a indiqué un colonel de police. La prise de Ramadi est l'une des victoires majeures de l'EI depuis son offensive en Irak en juin 2014. Rafeh Abdelkarim al-Fahdawi, un chef tribal local, a confirmé que les positions défensives du gouvernement à Houssayba étaient tombées, et affirmé que les jihadistes menaçaient de prendre l'ensemble de la localité. "Nous craignons un massacre des fils de la tribu Albou Fahd si Daech prend le contrôle total" de Houssayba, a-t-il dit, alors que sa tribu a combattu l'EI au côté du gouvernement dans la province d'Al-Anbar contrôlée en grande partie par les jihadistes. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a appelé, au lendemain de la prise de Ramadi, les milices chiites à venir aider la contre-offensive. Les renforts sont arrivés, mais l'opération pour reprendre la ville n'a pas encore commencé. Pour Michael Knights, du Washington Institute, le gouvernement et ses alliés doivent aussi agir vite pour empêcher l'EI de s'implanter encore plus à Al-Anbar, province frontalière de la Syrie où l'EI enregistre aussi des victoires. "Le gouvernement irakien doit mettre l'EI en difficulté à Al-Anbar avant que le ramadhan ne commence mi-juin, quand le mouvement terroriste essaiera, sans aucun doute, de viser les rassemblements chiites à Baghdad et dans la ville sainte de Kerbala", selon lui.