Mohammed Regad sera devant un dilemme: aller au front du fond du procès avec des absences de «marque» ou renvoyer, le temps que tous les avocats constitués finissent dans la ville des Roses. C'est ce matin que s'ouvre au Ruisseau le procès Sonatrach I qui devait débuter le 15 mai dernier et renvoyé à cause de l'absence de nombreux témoins «capitaux» par le tribunal criminel d'Alger. 19 accusés, dont quatre sociétés étrangères, comparaissent normalement aujourd'hui et ce, pour au moins une quinzaine de jours, vu le nombre effarant de témoins surtout (plus de 100!). Les accusations vont de l'association de malfaiteurs aux injustifiées augmentations de prix lors de la conclusion de marchés, en passant par la «passation de marchés illégaux et l'octroi d'avantages frauduleux au profit d'autrui, la dilapidation de deniers publics, abus de fonction et blanchiment de fric». L'accusation évoque cinq marchés frauduleux de plus de 1 100 milliards de centimes «accordés» ou «récoltés» par Mohamed Méziane, l'ex-P-DG de Sonatrach, qui a toujours précisé qu'il «ne faisait qu'appliquer des instructions venues d'en haut, dont l'ex-ministre de l'Energie et des Mines du moment, Chakib Khelil, qui n'existe pas dans l'arrêt de renvoi. Ses deux garçons, Faouzi et Réda, auraient, eux aussi, reçu des pots-de-vin après la conclusion de marchés de gré à gré où les juteuses actions s'illustraient. Huit autres directeurs de Sonatrach sont aussi poursuivis. On évoque aussi des marchés douteux avec deux entreprises transalpines, dont Saïpem. Toutefois, avec le procès El Khalifa Bank qui n'a pas «envie» de baisser rideau, Mohammed Regad pourrait renvoyer les débats car les avocats de Sonatrach sont encore retenus à Blida par Ménaouar Antar qui chevauche encore en pleines plaidoiries. Des plaidoiries qui verront des plaideurs usés par la routine de débats qui bouclent le mois de parlotte à la barre, dans et hors de la salle d'audience. Mohammed Regad sera, ce matin, devant un dilemme: aller au front du fond du procès avec des absences de «marque» ou renvoyer, le temps que tous les avocats constitués finissent dans la ville des Roses. En tout cas, les initiés aux grands, ou supposés l'être grands dossiers, affirment que la logique veut que des accusés croupissent en taule alors qu'ils sont peut-être innocents et donc, libérables. Un report accentuerait au pire l'idée qu'ont les gens de la justice, surtout que Monseigneur Ramadhan est aux portes...