Vingt et un villageois arabes ont été tués par des membres d'une milice yazidie en Irak, pour se venger d'une attaque perpétrée par le groupe autoproclamé «Etat Islamique» (Daech/EI) contre leur communauté, selon un rapport d'Amnesty International publié hier. L'ONG basée à Londres a mené une enquête sur des attaques menées le 25 janvier par une milice yazidie à Jiri et Sibaya, deux villages arabes dans la région de Sinjar, dans le nord-ouest du pays. «Pas une seule maison n'a été épargnée. La moitié des gens tués étaient des hommes âgés ou handicapés, ainsi que des femmes et des enfants», indique Amnesty International dans son rapport. Selon l'ONG, 40 autres personnes ont été enlevées, dont 17 sont toujours portées disparues. Le rapport, qui fait état d'autres massacres de type confessionnel, a été diffusé pour coïncider avec le premier anniversaire de l'offensive fulgurante de l'EI en Irak. Les Yazidis, une minorité religieuse qui vit principalement dans la région de Sinjar, ne sont ni arabes ni musulmans et sont ciblés par l'EI. Durant l'été 2014, des éléments de l'EI ont massacré de nombreux Yazidis, forçant des dizaines de milliers d'entre eux à fuir, et ont fait prisonnières des milliers de filles et femmes, réduites à l'état d'esclaves sexuelles. Des membres de la communauté arabe ont été accusés de collaborer avec l'EI. «C'est vraiment inquiétant de voir des membres de la communauté yazidie, qui ont tant souffert entre les mains de l'EI, perpétrer maintenant des crimes aussi violents», a déclaré Donatella Rovera, conseillère pour les situations de crise à Amnesty. En mars, des enquêteurs de l'ONU avaient estimé que les attaques de l'EI contre les Yazidis pourraient constituer un génocide. Daech s'est emparé en juin 2014 de vastes pans du territoire irakien, devant des forces de sécurité totalement dépassées.