Même le couffin du Ramadhan est touché par la fraude L'ex-maire et trois employés de l'APC de Hassi Mefsoukh ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Le couffin de Ramadhan, destiné aux familles nécessiteuses, a failli être détourné par des familles socialement aisées. Les services de l'action sociale, en charge de cette opération de l'assainissement des listes de bénéficiaires ont, à l'issue de leur enquête, écarté 2600 familles. Ces dernières, en bonne situation sociale, n'ont, pour paraphraser les dires de l'un des responsables de l'action sociale, trouvé rien de mieux à faire que de bousculer les vrais nécessiteux en postulant au bénéfice du couffin de Ramadhan. Toute tentative de tricherie mène son auteur droit dans les mains des justiciers. C'est le cas de l'ex-maire et de trois employés de l'APC de Hassi Mefsoukh qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Le responsable en charge des transactions et des contrats, le secrétaire général par intérim, chargé des affaires sociales et le financier ont été poursuivis en justice pour passation de transactions en violation des règlements et de la législation, la négligence conduisant au vol, qui a affecté les couffins du Ramadhan d'une valeur financière estimée à un milliard et 200 millions de centimes. La genèse de cette affaire remonte au mois de juin de l'année dernière. La commune de Hassi Bounif avait bénéficié d'un contrat en vue de prendre en charge sociale les familles démunies à l'occasion du mois sacré de Ramadhan. Les crédits alloués atterrissaient dans la caisse municipale quelques semaines après. Les achats avaient été alors accomplis pour les attribuer aux familles pauvres. A leur grand dam, celles-ci n'en recevaient aucune miette malgré toutes les promesses et les longues attentes observées par les «gueux» des temps modernes. Leur espoir s'évapore puisqu'elles rentrent bredouilles après qu'elles aient été informées de l'inexistence d'un couffin à attribuer. Grande a été la frustration de ces familles au point où elles se sont acharnées sur l'entrepôt où ont été emmagasinées les denrées. Là encore, les familles démunies ont été stupéfaites en découvrant que le magasin municipal était vide. «En tout, 30 couffins ont été stockés dans le magasin», dira un enquêteur ajoutant que «c'est à partir de là que plusieurs questions ont été soulevées, notamment sur la nature de la transaction qui a été conclue en vue de prendre en charge les nécessiteux de Hassi Bounif». Une première enquête a été ouverte par les services de sécurité en collaboration avec les éléments de la police économique. Aucune concordance n'a été relevée dans les déclarations des suspects auditionnés ayant tenté le coup de réfuter les accusations portées à leur encontre. Certains sont allés jusqu'à faire diversion en avançant que les denrées alimentaires étaient entreposées dans le magasin en vue de leur distribution au milieu du mois de Ramadhan. Les voleurs, ayant anticipé les événements, sont allés droit dans leur besogne en vidant l'entrepôt de son contenu. Aucune de ces pistes n'a tenu la route. Les enquêteurs, eux, ont apporté des preuves flagrantes accablant les responsables de la commune. «La transaction n'a tout simplement pas été finalisée», ont conclu les enquêteurs tout en apportant des preuves irréfutables. Les mis en cause n'ont apporté aucun document les disculpant. L'affaire différée récemment devant le parquet, l'ex-maire de Hassi Bounif, en compagnie de ses trois acolytes, ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement.