Les journaux français n'ont pas occulté la visite de leur président en Algérie Saluée en Algérie, la brève visite de Hollande à Alger hier ne l'est pas moins en France. Décidément, le pacte entre les deux capitales ne fait que se renforcer. Le président français François Hollande a effectué hier une visite éclair à Alger à l'invitation de son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Intervenant dans un contexte marqué par un approfondissement significatif du dialogue et de la concertation politiques entre les deux pays, cette visite a suscité moult réactions, aussi bien en France qu'en Algérie. Mais si du côté algérien, la presse s'est alignée sur la position du gouvernement, en saluant cette virée du président français à Alger, la presse française a eu des réactions fort mitigées. Le Monde, titrant à la une «Entre la France et l'Algérie, une relation au beau fixe», a vu la visite de Hollande à Alger comme étant une belle opportunité pour l'Hexagone de s'extirper de la crise dans laquelle il se débat depuis quelque temps. En effet, bien que qualifiant cette visite de «modeste», il a largement insisté sur la couleur économique du rendez-vous. «Concurrencée depuis des années par d'autres pays, dont la Chine, devenue le premier fournisseur de l'Algérie depuis 2013, la France veut contre-attaquer et met en avant des projets de «coproduction». De leur côté, les Algériens veulent diversifier leur tissu économique et trouver de nouveaux partenariats au moment où l'économie nationale souffre durement de la chute des cours du pétrole. Ce journal, citant une source diplomatique française, a également pris le soin de préciser que cette escapade algéroise vise à «prendre acte de la qualité de tout ce que nous avons pu réaliser ensemble depuis trois ans». De son côté, L'Humanité a abordé cette visite en la présentant comme étant un appel au secours» émis par Bouteflika à l'adresse de son ami Hollande. L'Alsace quant à lui, évoquant une «lune de miel entre la France et l'Algérie», a rappelé l'ouverture par Renault et Alstom d'une usine en Algérie, mais a également insisté sur la lutte contre le terrorisme et les questions malienne et libyenne. Cité par le même journal, Georges Régnier, directeur de Business France en Algérie, a, lui, parlé «d'opportunité d'investissement» Sur Le Figaro, on peut lire une interview avec Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, coauteurs de Paris-Alger. Une histoire passionnelle, un livre qui a fait beaucoup de bruit lors de sa publication récente, notamment dans les hautes sphères algéroises. A la première question qui porte sur le sens de la visite que rend Hollande à Bouteflika, les deux journalistes ont soulevé l'étroite collaboration entre les deux capitales en matière de lutte antiterroriste en rappellant le rôle majeur qu'a joué et que continue à jouer l'Algérie dans ce sens. Un point a également été mis sur les relations économiques et commerciales entre les deux pays qui sont, juge-t-on, excellentes et qui sont, en, plus, appelées à s'améliorer. Libération, par contre, connu pour ses positions tranchées et incisives vis-à-vis de l'Algérie a ouvert avec un titre fort provocateur: «La grenade algérienne.» Et trempant sa plume dans l'encre trouble de la crise algérienne, le journaliste de Libération a fait un constat amer de la situation politique et économique du pays. «François Hollande se rend ce lundi à Alger. Il rencontrera un président Bouteflika affaibli au moment où l'économie du pays, fondée sur le pétrole, chancelle», écrit-il à la une. Néanmoins, dans une interview avec Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris I, publiée dimanche dernier par le même journal, tout en professant que «la relation France-Algérie est extrêmement compliquée» au regard de la situation politique algérienne qui s'apparente, lit-on, «au syndrome du Titanic», l'expert a reconnu le rôle majeur que joue l'Algérie sur les scènes régionale et internationale, ce qui est un sacré motif de coopération. D'autres sujets liés notamment à la situation politique du pays et à la succession à la tête de la présidence de la République ont été abordés par les mêmes journaux à l'aune de cette visite. Mais très sommairement. En gros donc, la brève virée de François Hollande en Algérie est globalement bien «perçue» en France et est même porteuse d'espoirs à en croire les lectures fort optimistes qui en sont faites. Mme Benghebrit reçoit l'historien français Benjamin Stora La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a reçu hier, à Alger, l'historien Benjamin Stora, également inspecteur général de l'éducation en France. Benjamin Stora dont les recherches portent notamment sur l'histoire du Maghreb contemporain, particulièrement l'Algérie, est à Alger dans le cadre de la visite du président François Hollande.