Les recommandations émises par la tutelle viennent mettre en garde les directeurs contre toute activité s'inscrivant à contre-courant de la législation. Après une rentrée marquée surtout par la mise en oeuvre des grandes réformes apportées au système éducatif, un projet qui, faut-il le reconnaître, a suscité, hormis chez les islamistes, l'engouement de toute la société. Le département de l'éducation s'attaque au projet portant «réorganisation de l'école privée». Jeudi dernier, lors d'une séance de travail avec les directeurs des principales écoles privées, M.Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, a estimé nécessaire que ce secteur respecte le cahier des charges élaboré par son département. Les recommandations émises par la tutelle viennent mettre en garde les directeurs contre toute activité s'inscrivant à contre-courant de la législation. Sur ce point précis, il sied de rappeler que les pouvoirs publics ont procédé antérieurement à la mise sous scellés de plusieurs écoles privées pour activité illégale. Tout en se gardant de verser dans les controverses, le ministre de l'Education a rappelé, d'un ton visiblement sévère, la nécessité de se conformer à la réglementation fixant les mesures d'ouverture, de gestion et d'organisation de ces écoles. Les précisions de M.Benbouzid indiquent que les nouvelles mesures juridiques relatives à l'ouverture d'écoles privées s'inscrivent «dans le cadre des réformes du système éducatif et de l'enseignement». Un chantier qui, rappelons-le, a bénéficié, il y a quelques jours, d'un don de 17 millions d'euros fait par l'Union européenne. «L'ouverture des écoles privées ne signifie nullement la privatisation de l'école algérienne qui reste indiscutablement le bien de tous les Algériens», explique le ministre aux journalistes. Sur un autre chapitre, relatif à la langue d'enseignement, le ministre a affirmé, en guise de précision, que «l'arabe est la langue officielle que les écoles privées doivent tout au long adoptée du cursus d'enseignement» et ce, conformément à la loi en vigueur et aux directives du président Bouteflika. M.Benbouzid ne laisse pas cependant la parenthèse ouverte à ce sujet. Il déclare en outre que même si les établissements privés ont la liberté d'enseigner les langues étrangères avec le volume horaire qu'ils décident, le programme éducatif et pédagogique sera en langue arabe. Considérant le secteur privé comme «un soutien et une complémentarité au système éducatif national», le ministre de l'Education a affiché la disponibilité de son département à soutenir, méthodiquement et financièrement, ces établissements afin qu'ils se mettent à niveau. D'ailleurs, il est prévu, en répondant aux incitations des directeurs, l'installation d'une commission conjointe devant étudier les propositions de ces derniers portant essentiellement sur les «mesures et moyens de gestion ainsi que sur la question relative au transfert des élèves, aux examens et à la remise de diplômes». Le débat demeure néanmoins ouvert sur la question liée à la tenue des épreuves, le statut de ces établissements ainsi que le manuel scolaire. En guise de réponse, M.Benbouzid a fait savoir que «le cahier des charges définit tous ces points et qu'il les examinera au cas par cas». Désormais, et en vertu d'une instruction ministérielle promulguée en mars 2004, les écoles privées relèveront du ministère de l'Education nationale. Ce dernier n'a pas manqué enfin d'annoncer la mise en place, incessamment, d'un nouveau lycée international destiné en particulier aux étrangers, aux élèves des écoles privées et aux enfants de la communauté algérienne établie à l'étranger.