Le comédien Yahia Ben Mabrouk est mort hier à Alger, des suites d'une longue maladie, apprend-on auprès du TNA Mahieddine Bachetarzi. Le défunt Yahia Ben Mabrouk, né à Alger en 1928, a fait la grande partie de sa carrière au théâtre avant de créer à la télévision la célèbre série «L'inspecteur Tahar» qui connaîtra sa consécration sur le grand écran avec le personnage truculent de l'Apprenti que campait admirablement Yahia Ben Mabrouk et son complice, le regretté Hadj Abderrahmane, interprétant l'inénarrable inspecteur Tahar. Ce duo inimitable a su donner au cinéma algérien des années 70 et 80 ses lettres de noblesse avec des personnages atypiques, qui ont permis aux cinéphiles algériens de passer des moments de joie et d'émotion avec les aventures du duo policier hors normes. Aujourd'hui, la série des «Inspecteur Tahar» est devenue l'un des classiques du septième art algérien, que l'on voit et revoit sans se lasser tant ces films n'ont pas pris une ride et demeurent aussi rafraîchissants que lors de leur création. Aux côtés de Hadj Abderrahmane, Yahia a su créer un mythe cinématographique comme on n'en fait plus. De fait, tous ceux qui ont essayé de recréer ces personnages truculents se sont cassé les dents. Yahia Ben Mabrouk qui a fait une longue carrière au théâtre avant de venir au cinéma est resté marqué par son personnage de lieutenant de l'inspecteur Tahar, à tel point que son nom a fini par se confondre avec celui de l'Apprenti. Avec le décès de Yahia Ben Mabrouk, une star authentique, c'est le cinéma algérien - qui n'arrive pas à se relever de sa profonde crise et qui n'arrive pas à re-trouver la verve des premières années de l'indépendance - qui continue à se dépeupler, sans que la relève parvienne à faire oublier ces véritables pionniers du théâtre et du cinéma algérien, qu'ont été les Mahieddine Bachetarzi, Hassan El Hassani, Rouiched, Hadj Abderrahmane, Yahia Ben Mabrouk, pour ne citer que ces figures de proue, aujourd'hui toutes disparues, mais, à l'évidence, irremplaçables.