Le grand départ sera donné au début du mois du Ramadan. Dans un point presse qu'il avait animé, hier, au centre international de presse, M.Nacer Kettane - le P-DG de la chaîne - a dévoilé les projets de court et de long terme, dont les premières productions verront le jour à partir du mois de Ramadan. Un an après son lancement, M.Kettane croit que le principal objectif est atteint, celui de se faire connaître auprès du public ciblé. Pour lui, il faut au moins trois à quatre ans afin de s'incruster solidement dans l'environnement de l'audiovisuel que ce soit au Maghreb ou en Europe. Le grand départ sera, donc, à compter du début du mois du Ramadan. Le conférencier confirme la signature de plusieurs accords de partenariat permettant l'inauguration effective de la nouvelle grille de programmes. Le plus en vue d'entre eux a trait à l'acquisition des anciens locaux de TF1 à Bologne ainsi qu'une logistique en mesure d'introduire une programmation autant variée qu'enrichissante. «A partir du 18 octobre il y aura des journaux dans les trois langues, en français, en arabe et tamazight», annonce Kettane. Tant d'émissions, ajoute-t-il, viendront renforcer le programme existant. Il s'agit, entre autres, de «caméra plongeante» qui s'intéressera - sous forme d'enquêtes ou de reportages - à la vie de proximité de la communauté maghrébine en Europe et même au Maghreb; «le vrai débat» qui abordera les questions d'ordre politique; en plus de documentaires exclusifs dont un sur l'Emir Abdelkader. Le public de Beur TV tirera alors la satisfaction de pouvoir jouir des retransmissions en direct. Comme il aura droit à des envois directs ou en différé grâce au partenariat qui sera engagé avec la chaîne parlementaire et la chaîne festival, toutes deux établies en France. Tout comme il a signalé au passage le changement de fréquence pour «des considérations techniques». Ces nouveautés étant projetées, Kettane admet, en revanche, que Beur TV aura beaucoup de chemin à faire, et ce en fonction des moyens matériels. C'est ce qui explique, à titre d'exemple, le peu de transmission des rencontres sportives. Faisant la rétrospective d'une année d'existence, l'orateur estime que sa chaîne a accompli convenablement son rôle informatif en illustrant ses dires par «deux évènements majeurs»: la guerre en Irak et l'élection présidentielle en Algérie. De son avis, des débats très contradictoires ont été engagés où tous les sons de cloche y ont été entendus. Ainsi, il s'est inscrit en faux contre les points de vue alarmistes à propos de la liberté d'expression. «Notre chaîne est une passerelle entre le Maghreb et l'Europe. Et comme les médias algériens, je crois que nous avons démontré au monde qu'il est possible de faire entendre des voix divergentes», fait-il remarquer. Pour les recettes publicitaires, Kettane les a évaluées à 1.200.000 euros. Un chiffre qui est susceptible d'être revu à la hausse grâce à de nouvelles annonces. Sous le signe convivialité, proximité et direct, M.Kettane affiche l'ambition de faire de Beur TV une chaîne «populaire».