La société civile, la classe politique et la presse tunisienne ont dénoncé les propos de Sarkozy qui ont mis la Tunisie, la France et l'Algérie dans l'embarras. Indignation, dénonciations et interpellations. Les propos scandaleux de l'ancien président français, Nicolas Sarkozy, sur l'Algérie ont suscité la colère de la classe politique et de la société civile tunisienne. La puissante Centrale syndicale, l'Union générale tunisienne du travail et le principal parti islamiste ont dénoncé la dérive de Sarkozy. D'aucuns en Tunisie ont qualifié les propos sarkoziens de «très dangereux». En visite à Tunis lundi dernier, l'ancien président français a tenu de graves propos sur l'Algérie. «L'Algérie, qu'en sera-t-il dans l'avenir? De son développement, de sa situation? C'est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans l'Union de la Méditerranée», avait-il lancé devant la presse. Ce Sarkozy n'a pas hésité à lier les malheurs de la Tunisie à sa position géographique entre la Libye et Algérie. «La Tunisie est frontalière avec l'Algérie (et) avec la Libye. Ce n'est pas nouveau... Vous n'avez pas choisi votre emplacement», a-t-il dit. Ces déclarations ont soulevé un grand tollé aussi bien en Algérie qu'en Tunisie. Des propos qui ont été également dénoncés par la presse tunisienne qui n'a pas lésiné sur les...colonnes pour regretter que de tels propos soient tenus sur le sol tunisien, estimant que Sarko a mis la Tunisie, la France et l'Algérie dans l'embarras. «Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un accueil digne d'un chef d'Etat en exercice au cours de sa visite de trois jours en Tunisie. Sa visite aurait fait des mécontents, la France officielle et l'Algérie. L'ancien président français s'en est pris à notre voisin de l'ouest, mettant la Tunisie dans l'embarras, chose qui a obligé le parti de la majorité à s'expliquer ce mercredi dans un communiqué», a écrit un journal électronique. Dans un article intitulé «Tunisie/ Terrorisme: Le double jeu des Européens!», le journal tunisien El Khabar a rappelé «à celui qui s'apprête à briguer un prochain mandat à la présidentielle française de 2017, sa responsabilité morale et militaire dans l'exacerbation du terrorisme en Tunisie, en Libye et dans la région». «Nicolas Sarkozy est l'instigateur de l'intervention de l'Otan en Libye, laquelle a précipité ce pays dans le chaos (..) Sarkozy est celui qui a tout fait, avec l'aide et le conseil de son bras droit et ministre des Affaires étrangères bis, Bernard Henri Levy (BHL), pour imposer l'option militaire en Libye, et y rendre possible une intervention de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord sous un soi-disant mandat onusien», a écrit le journal. Dans un commentaire dans le journal La Presse de Tunisie est écrit: «Sarkozy a fait d'autres déclarations hasardeuses et gênantes à propos de la Libye et de l'Algérie, qui ont pris l'allure de provocations, notamment quant à 'l'avenir de l'Algérie'' qu'aucun Tunisien ne peut vraiment assumer». Rached Ghannouchi condamne Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha s'est dit étonné quant aux propos de l'ancien président Français, Nicolas Sarkozy, sur l'Algérie. Dans un communiqué, ce parti de Rached Ghannouchi a dénoncé l'ingérence de Nicolas Sarkozy dans les affaires algériennes, estimant que les déclarations de l'ancien chef d'Etat Français porte clairement atteinte à ce pays frère. Ennahda a insisté sur les profondes relations qui lient les deux pays (Algérie et Tunisie) affirmant qu'il n'est ni de l'intérêt ni dans les habitudes de la Tunisie de s'immiscer dans les affaires internes des autres pays. Par ailleurs, nous apprenons de sources crédibles que les leaders du mouvement Ennahda ont été invités par les autorités officielles algériennes à une visite dans les tout prochains jours à Alger. De même que d'autres partis et l'opinion publique tunisienne ont saisi les mêmes autorités pour les interpeller, à leur tête le président Beji Caïd Essebci. L'Ugtt aussi L'Union générale tunisienne du travail a également dénoncé, dans un communiqué, les propos de Nicolas Sarkozy concernant la situation et l'avenir de l'Algérie. La puissante Ugtt a considéré ces déclarations comme une atteinte aux relations tuniso-algeriennes, ajoutant que ces relations ne seront jamais affectées par ce genre de déclarations.