Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, est désormais sous haute protection après des informations émanant du ministère de l'Intérieur faisant état d'un plan d'assassinat contre le leader nahdhaoui. Suite à cette menace d'assassinat, le ministère tunisien de l'Intérieur a pris au sérieux l'information en renforçant son dispositif de sécurité pour assurer la protection du chef du parti islamique Ennahda. La presse tunisienne a diffusé jeudi l'information au sujet des menaces de mort dont fait l'objet Rached Ghannouchi. Plusieurs journaux et radios locales ont publié des déclarations de M. Zoubir Chahoudi, directeur de cabinet du président du mouvement islamique Ennahda, qui a indiqué que ces menaces "étaient en rapport avec les progrès réalisés par le dialogue national en Tunisie et le rôle central joué par cheikh Rached Ghannouchi dans l'aboutissement de ce dialogue et la poursuite du processus de transition démocratique". Le porte-parole de Ghannouchi a rappelé dans ses déclarations l'assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahimi à un moment où le dialogue national connaissait des avancées entre en marge des négociations marquant ce dialogue. M. Chahoudi a soutenu que les informations parvenues à son parti "n'étaient pas de simples menaces, mais qu'il s'agissait de renseignements confirmées par le ministère de l'Intérieur qui a recommandé une vigilance accrue dans les déplacements de Ghannouchi". Le directeur de cabinet du Chef du mouvement Ennahda au pouvoir a affirmé que des mesures de sécurité "draconiennes" ont été prises pour la protection du leader de ce parti. Selon les observateurs, les mesures de sécurité prises récemment par le mouvement islamique qui dirige la coalition au pouvoir "sont une reconnaissance de facto de l'infiltration du terrorisme, la propagation d'armes et la présence d'éléments incontrôlables". Dans l'après-midi de jeudi, jour de la publication de ces menaces, Walid Zarrouk, ancien syndicaliste, s'est exprimé lors d'un point de presse du syndicat de la Sûreté républicaine, en relatant les faits d'une arrestation opérée récemment par les unités sécuritaires. Selon lui, plusieurs individus ont été appréhendés récemment pour port d'armes sans permis. À en croire M. Zarrouk, il s'est avéré par la suite que ces personnes n'étaient autre que les garde-corps personnels du leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi. D'un autre côté, le syndicat de la Sûreté républicaine a dénoncé la passivité du ministère de l'Intérieur lors de la manifestation des partisans d'Ansar Charia, le 17 décembre à l'occasion du troisième anniversaire du déclenchement de "la révolution". Une manifestation, rappelons-le, interdite par le MI. Par ailleurs, et dans le cadre de l'élaboration d'un calendrier électoral et gouvernemental, les islamistes au pouvoir et l'opposition en Tunisie, qui se sont réunis mercredi pour discuter d'un calendrier électoral et gouvernemental et devaient se revoir hier, a annoncé le médiateur le syndicat UGTT. "Les pourparlers reprendront vendredi à 10h00 locales (09H00 GMT)", a indiqué à la presse Bou Ali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'UGTT qui parraine ces négociations, sans autre précision. Selon un calendrier préliminaire décidé lundi, la Tunisie devrait avoir une nouvelle Constitution ainsi qu'un nouveau gouvernement au plus tard le 14 janvier. I. O. Nom Adresse email