Cette énième sortie au stade du 8-Mai 45 a complètement mis l'Aigle noir dos au mur, d'autant plus que les cinq points perdus à domicile seront très difficiles à rattraper par nos champions en titre, en attendant le grand test à Khartoum. La dernière sortie de l'Entente sétifienne pour le compte de la 3ème journée de la phase des poules de la prestigieuse Ligue des Champions, s'est finalement soldée avant-hier soir face aux Soudanais d'Al Merreikh de Khartoum, par un match nul d'un but partout. Un score de parité qui n'arrange nullement les affaires du champion en titre africain, dans un groupe B où seul pour le moment, l'USM Alger a pris une sérieuse option afin de se qualifier au dernier carré. Les Ententistes qui avaient, pour rappel, raté le coche d'entrée chez eux une première fois, contre les Rouge et Noir, en essuyant une défaite (1-2), avaient réussi par la suite, à revenir de leur court déplacement à El Eulma, avec une courte, mais ô combien précieuse, première victoire. Un premier succès ententiste que devaient impérativement confirmer samedi dernier à Sétif, les camarades de Mourad Delhoum, en accueillant le redoutable et coriace représentant soudanais qui avait de son côté mordu la poussière à Bologhine. Malheureusement, le onze sétifien aligné par le coach Madoui a encore piétiné chez lui, et n'a jamais su réellement mettre en danger un adversaire beaucoup plus affûté au double plan physique et compétitif. Il est vrai qu'actuellement, le championnat du Soudan bat son plein, et le club d'Al Merreikh avait déjà donné un premier aperçu à Bologhine, notamment dans un registre où nos trois clubs engagés en phase des poules sont à la peine, au cours de cette période de l'année. Il n'en demeure pas moins que les Algériens de l'ES Sétif devaient à tout prix compenser leur manque de compétition actuel, par une gestion intelligente d'un match aussi important, d'autant plus que le coach Garzitto avait clairement affiché ses prétentions en alignant un onze visiteur qui a effectivement souvent bien maîtrisé les débats devant un hôte sétifien peu inspiré et surtout manquant de percussion dans son jeu. Pour cause, malgré le fait d'avoir trouvé la faille au bout d'un quart d'heure, par l'entremise de Ziaya, suite à un contre éclair rondement mené sur le côté gauche par le jeune Hachi, la nouvelle recrue en provenance de Grenoble, le but sétifien qui s'était produit contre le cours du jeu, a malheureusement beaucoup plus pesé par la suite sur les épaules de l'Entente, au lieu de la mettre en confiance. Pis encore, les Soudanais n'ont pas tardé à remettre les pendules à l'heure, avec une facilité déconcertante, suite à un corner sur lequel toute la défense sétifienne a été totalement absente, et permis au longiligne et très athlétique Nigérian Jabason, de placer tranquillement une tête victorieuse, sous les yeux du portier Belhani qui avait déjà auparavant, connu plusieurs très chaudes alertes. Des prestations moyennes à corriger au plus vite Contrairement à son vis-à-vis, en l'occurrence le keeper soudanais Salim, le gardien de but sétifien que le coach Madoui avait été contraint d'aligner en l'absence de Khedaïria, pour cause de suspension, allait être plus souvent sollicité, d'autant plus que la défense de l'Entente a chaque fois paré au plus pressé, par le biais des Bouchar, Aroussi, Megatli, Delhoum et le jeune Hachi. Souvent très mal à l'aise, à l'image d'un Dehar très mal inspiré, et un Lamri qui éprouvait les pires difficultés en occupant un poste inhabituel sur le flanc gauche, l'attaque sétifienne au sein de laquelle Younès a rarement pesé sur le côté droit, ne pouvait compter indéfiniment sur Abdelmalek Ziaya, le seul attaquant qui a tenté d'ouvrir en vain, la brèche. Pis encore, visiblement à bout de souffle, et de plus en plus très mal inspiré, au même titre que son coéquipier Younès, l'habituel goléador de l'ESS, natif de Guelma, allait céder sa place à Benyettou, alors que l'ancien attaquant de l'USMH et du MCA, en faisait de même au profit de Nemdil. Il est vrai que le plan de bataille mis en place par Garzitto, et qui consistait à presser sans relâche le moindre joueur de l'Entente, a fini par déstabiliser complètement la stratégie de jeu sur laquelle avait misé Madoui. Il est vrai qu'au cours des dernières minutes, les coéquipiers de Chenine, ont failli de peu surprendre une seconde fois le portier Salim, suite à un corner sur lequel Aroussi allait rater de très peu le cadre, sur une tête rageuse du défenseur sétifien, sous les yeux d'un public qui avait cru au but. Djabou et Amada pour relever le défi Ce même public du 8-Mai 45 qui allait frémir de tout son corps, lorsque le portier Belhadi allait s'envoler pour claquer en corner un ballon qui prenait la direction de sa lucarne droite, et qui aurait pu mettre à genoux notre prestigieux vainqueur du dernier trophée continental le plus huppé. Une confrontation qui s'est achevée sans vainqueur, au cours d'une rencontre nettement moins «musclée» que celle qui avait opposé les Algérois de l'USMA, et des Soudanais d'Al Merreikh moins agressifs, et qui ont su mettre à profit le manque de tonus des Ententistes. Une formation des Hauts-Plateaux de l'Est qui vient de concéder chez elle deux précieux points, avant de se déplacer à Omdurman, où les Soudanais d'Al Merreikh sont visiblement bien partis pour ne pas rater le coche à Khartoum. Mais l'Entente est aussi souvent capable du meilleur, notamment en déplacement. Toutefois, cette énième dernière sortie en date au stade du 8-Mai 45 de Sétif, a complètement mis l'Aigle noir dos au mur, d'autant plus que la bagatelle des cinq points perdus à domicile, seront désormais très difficiles à rattraper par nos cham pions d'Afrique en titre. L'absence d'un élément comme Belameiri a pesé au sein d'une formation sétifienne, plus que jamais aujourd'hui en quête d'un maestro de la dimension de Djabou, et d'un joueur très percutant de la trempe du redoutable et très adroit malgache Amada. Deux éléments qui peuvent relancer d'ici peu l'Entente, pour peu que les gars d'Aïn Fouara «s'arrachent» pour aller en demi-finales de la Ligue des Champions, au sein d'un groupe B toujours aussi indécis, même si l'Aigle noir s'est encore brûlé les ailes.