L'argent de l'informel dans les banques, une aubaine pour l'Etat Face à la dégringolade des prix du pétrole, principale source de financement de l'économie nationale et la chute des réserves de changes, le gouvernement n'a pas d'autre choix que celui de trouver des solutions pour se débrouiller son argent de poche. Le temps des vaches maigres donne sérieusement à réfléchir. L'Etat se débrouille autant qu'il peut. Confronté à une sérieuse crise, dont il refuse de reconnaître l'existence, le gouvernement multiplie les astuces pour assurer une rentrée d'argent, conjoncture oblige! Face à la dégringolade des prix du pétrole, principale source de financement de l'économie nationale et à la chute des réserves de changes, le gouvernement n'a pas d'autre choix que celui de trouver des solutions, histoire de faire des économies. L'Exécutif compte bien sur les portefeuilles des Algériens. Depuis plus de quatre mois, il intensifie les mesures visant à épargner le recours aux caisses de l'Etat. Certes, le gouvernement écarte toute politique d'austérité en assurant le maintien des subventions, mais ses actions et ses orientations font croire sérieusement qu'il est pris par la panique de l'or noir. Le gouvernement fait semblant que tout va pour le mieux en se serrant davantage la ceinture. Désormais, il compte le moindre sou pour financer ses projets. La chute continue des prix du pétrole sur le marché international le pousse à trouver des solutions. Pour cela, le gouvernement ne semble pas être en panne d'idées. Vente des appartements Opgi, augmentation de la taxe sur les véhicules neufs, récupération de l'argent de l'informel et suppression des documents de l'état-civil sont autant de recettes mises en application pour remplir le Trésor public et financer les projets du programme quinquennal. De ce fait, il simplifie toutes les procédures pour les citoyens et lève les barrières administratives. La décision de la vente des appartements, qui date depuis plus d'une décennie, sera désormais applicable. L'Etat met son parc immobilier en vente en facilitant les procédures pour les locataires. Le ministre de l'Habitat a mis en place une batterie de mesures destinées à faciliter la cession des logements sociaux appartenant à l'Etat à leurs occupants. Selon le premier responsable du secteur, l'Etat a mis plus de 571.000 logements publics locatifs à la vente et qui ont été distribués avant 2004. Lors de son passage jeudi dernier à l'Entv, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait fait savoir que la vente de ces appartements permettra à l'Etat de financer les nouveaux projets de construction de logements. Pour encourager les occupants à acheter ces logements, l'Etat a même multiplié les formules. «Des prix forfaitaires seront appliqués à ces logements», avait indiqué M.Tebboune. «Nous allons adopter un prix de référence pour un appartement d'un quartier donné au lieu d'évaluer les prix par appartement et par quartier», avait-il assuré. Il faut reconnaître qu'en raison des lenteurs bureaucratiques, peu de personne ont manifesté leur intérêt à l'achat de ces logements. Ce n'est pas tout. En vue de faire des économies, le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les taxes sur les véhicules neufs et sur le foncier dans la loi de finances complémentaire de 2015. Rien qu'avec la taxe sur les véhicules neufs, qui risque d'atteindre les quarante millions de centimes, il peut assurer des milliards au Trésor public. Comme l'argent n'a pas d'odeur, le gouvernement a même fait appel à celui de l'informel. De ce fait, il accorde même une amnistie fiscale pour récupérer cet argent estimé à 43 milliards de dollars. Dans la loi de finances complémentaire 2015, les citoyens, qui souhaiteraient passer de la culture de la thésaurisation à celle de la bancarisation, doivent payer 7% de la somme déposée, comme taxe forfaitaire. Le texte, qui précise que cette mesure entre dans le cadre d'un programme de conformité fiscale volontaire, fixe au 31 décembre 2016 la date limite de mise en oeuvre de ce dispositif. Enfin, la suppression de la paperasse entre même dans le plan de restriction budgétaire du gouvernement. Certes, cette mesure visait à lutter contre la bureaucratie, il n'en demeure pas moins que le gouvernement fait des économies estimées à des millions d'euros par an. Ainsi, le gouvernement a approuvé récemment le projet de décret exécutif dispensant le citoyen de la présentation des documents d'état-civil contenus dans le Registre national automatisé de l'état-civil. Ce décret fait obligation aux wilayas, daïras, communes, ministères et administrations publiques «de ne plus exiger, à l'avenir, du citoyen la présentation de documents d'état-civil tels que les extraits d'actes de naissance, de mariage et de décès et ce, grâce à leur accès facilité aux données contenues dans le Registre national automatisé de l'état-civil qu'abrite le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales», indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. Aussi, le gouvernement a ajourné de nombreux projets jugés non prioritaires pour le moment.