Pour renflouer les caisses de l'Etat, le gouvernement n'a pas d'autre choix que de recourir au portefeuille des Algériens. Les Algériens craignent le pire. La nouvelle conjoncture fait froid dans le dos. Chute des prix du pétrole et baisse des réserves de changes n'augurent pas de lendemain meilleur. L'austérité frappe à nos portes. La crise risque de pointer son nez en paralysant le pays. Devant cette situation, les Algériens retiennent leur souffle. Les crises de 1986 et de 1997 sont encore un souvenir vivant dans la mémoire des Algériens. L'Etat a fait appel à la solidarité nationale en procédant à des ponctions sur les salaires des travailleurs pour payer ses charges. Marqués par ces crises récurrentes, les Algériens anticipent déjà sur l'avenir. La nouvelle conjoncture économique qui se dessine aura, sans doute, un sérieux impact sur leur train de vie. La loi de finances complémentaire 2015 promet de mauvaises surprises. Celles-ci risquent de laisser de graves séquelles aux Algériens et de compliquer leur quotidien. Après avoir bénéficié des augmentations de salaires, les Algériens seront appelés à serrer la ceinture. Le pouvoir d'achat est appelé à la hausse. Augmentation des taxes, augmentation des prix du carburant, du foncier et probablement même ceux de l'électricité sont autant de décisions qui seront entérinées dans la LFC 2015 qui sera adoptée par ordonnance lors du Conseil des ministres que présidera le chef de l'Etat demain. Pour renflouer les caisses de l'Etat, le gouvernement n'a pas d'autre choix que de recourir au portefeuille des Algériens histoire de faire quelques économies. C'est pourquoi il compte imposer de nouvelles taxes sur certains produits de large consommation. La taxe foncière passerait de 300 à 600 DA pour les logements, et de 1200 à 2400 DA pour les locaux commerciaux. Cette taxe qui ne concernait que les grandes villes, à savoir Alger, Oran, Constantine et Annaba, devrait être généralisée à d'autres villes du pays avec plus de 1 541 communes concernées. L'achat d'un bien immobilier reviendrait lui aussi plus cher avec une augmentation de l'imposition sur chaque transaction. Ce n'est pas tout. La vignette automobile va également augmenter. Celle-ci serait comprise entre 50 et 100%, tout dépend du type de véhicule. Toujours concernant les véhicules, la taxe du véhicule neuf serait revue à la hausse pour être comprise entre 80.000 et 350.000 DA. Une situation qui va rendre inaccessibles les véhicules neufs aux bourses moyennes et freinera donc les importations de ces marchandises. On croit savoir que même les poubelles ne vont pas échapper à la taxe. L'impôt sur les ordures ménagères devrait être doublé. Tout comme la taxe TV. Certains prélèvements sociaux seront aussi en hausse. La vente d'or physique (lingots, pièces...) et de métaux précieux serait-elle aussi soumise à une taxe forfaitaire calculée sur le prix de vente? On évoque aussi la mise en place d'une carte de carburant à partir de janvier 2016. Désormais, chaque citoyen aura son quota annuel de carburant qu'il payera au prix subventionné. Après le dépassement de ce quota, il payera le carburant à son prix réel. A travers cette mesure, le gouvernement vise à rationaliser la consommation de carburant et éviter une augmentation violente de ses tarifs. L'article 62 de l'avant-projet de la LFC 2015 confirme cette option. Ainsi, pour la première fois depuis des années, le gouvernement entend rationaliser la subvention sur les carburants. Devant une économie basée exclusivement sur les recettes des exportations des hydrocarbures et avec la facture des importations qui a triplé ces dernières années pour atteindre les 60 milliards de dollars, le gouvernement n'a plus de marge pour maintenir ses subventions et ses projets. Ce dernier doit sacrifier certains objectifs et renoncer à ses habitudes pour pouvoir sortir la tête de l'eau. A titre d'exemple, ce dernier ne pourra plus recourir à l'option de l'achat de la paix sociale.