Le problème qui se pose est comment améliorer la maîtrise de la langue arabe enseignée «L'enseignement en langue arabe est incontestable. La Constitution et la loi d'orientation sont claires à ce sujet et donc il ne faut pas tromper la société.» Pour les intégristes, Nouria Benghebrit est coupable. Coupable de vouloir faire changer les choses. De promouvoir et de moderniser l'Ecole algérienne. Son crime impardonnable est de vouloir instaurer une école intelligente. Tous les moyens ont été bons pour tenter de la décrédibiliser vis-à-vis de la société. Ils ont soulevé un faux débat qui a une importance capitale pour la dévisser. Depuis la semaine dernière de fausses informations ont alimenté une polémique. Une fausse d'ailleurs, sans aucun sens. Il s'agit, bien évidemment, de la fameuse rumeur d'introduire l'enseignement de l'arabe dialectal au cycle primaire. Hier, lors d'une conférence de presse organisée à Alger en marge de la conférence régionale sur l'évaluation des résultats des examens dans les wilayas du Nord et des Hauts-Plateaux, la ministre de l'Education nationale a répondu avec bravoure, en affrontant les faux clichés. Elle a affirmé que l'enseignement en langue arabe est incontestable et qu'il ne faut pas tromper la société et que la problématique qui se pose actuellement est comment maîtriser la langue arabe enseignée. «L'enseignement en langue arabe est incontestable. La Constitution et la loi d'orientation sont claires à ce sujet et donc il ne faut pas tromper la société», a souligné Mme Benghebrit. Pour elle, la Conférence nationale a pour rôle l'évaluation et la mise en oeuvre de la réforme de l'école. «Cette Conférence nationale a préconisé la maîtrise des compétences des langues dont celles de la langue arabe enseignée et la promotion de l'enseignement préscolaire en vue de permettre à l'enfant d'acquérir un bon bagage linguistique», explique-t-elle en précisant, dans le même contexte, que les recommandations de cette conférence sont issues des résultats des examens en langue arabe et le problème qui se pose est comment améliorer la maîtrise de la langue arabe enseignée, citant le cas d'une wilaya dont les résultats des examens en langue arabe sont faibles, bien que l'environnement soit arabophone. «Il ne faut pas tromper la société concernant cette problématique et nous devons ouvrir un débat sur l'optimisation de l'enseignement des langues de base dont la langue arabe enseignée», a indiqué Mme Benghebrit en mettant en exergue que «notre démarche a été de trouver une solution pour apprendre de la manière la plus adaptée et la plus performante la langue arabe scolaire à nos enfants». «Si un enfant ne maîtrise pas la langue arabe, il ne peut pas maîtriser les autres matières qui sont enseignées en arabe, notamment les matières essentielles, comme les mathématiques», explique-t-elle. Concernant l'enseignement de la langue amazighe dans 20 wilayas du pays à partir de la prochaine rentrée scolaire 2015/2016, la ministre de l'Education nationale a affirmé qu'«il n'y a aucun problème concernant les enseignants de la langue amazighe». S'agissant de l'annulation des épreuves de certaines matières, à l'instar de l'éducation islamique et de la géographie, la ministre a démenti, en soulignant qu'il s'agissait de recommandations appelant à des épreuves anticipées pour certaines matières. «Il n'y a pas de manque d'enseignants des langues étrangères au sud du pays, mais plutôt des absences répétées. Nous examinerons cette question avec la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas)», a-t-elle noté. Dans un autre chapitre, la ministre a fait savoir que parmi les propositions soumises par les directeurs de l'éducation de certaines wilayas figure la révision de l'emploi du temps des cours dans certaines wilayas dont celles du sud du pays. Par ailleurs, la responsable de l'éducation a réitéré encore une fois sa volonté et sa disposition à résoudre tous les problèmes soulevés par les syndicats du secteur en vue de meilleurs résultats. Répondant à une question sur la garantie d'une année scolaire sans perturbations et grèves, la ministre a répondu par: «Je ne peux garantir qu'il n'y aura pas de grève, toutefois je m'engage à résoudre tous les problèmes soulevés par les syndicats en vue de meilleurs résultats.» Elle a fait savoir dans le même contexte que ses réunions avec les syndicats sont régulières. Une rencontre avec les syndicats de son secteur est prévue pour la fin du mois. Le secteur de l'éducation a, par ailleurs, reconnu Mme Benghebrit, «sera confronté à un autre problème en raison de la hausse des naissances qui a dépassé le taux de réalisation des établissements scolaires». Elle a estimé qu'elle a «une forte conviction qu'avec cette société et tous ces élèves nous pourrons atteindre de meilleurs résultats». Enfin, elle a invité les détracteurs de son projet au débat, pour faire sortir l'Ecole algérienne de la médiocrité. «Je demande qu'il y ait un débat et des propositions à ce sujet, mais que les participants à ce débat ne trompent pas l'opinion nationale à propos de la problématique posée, à savoir quelle est la meilleure manière d'enseigner la langue arabe et les langues principales à nos enfants», a déclaré la ministre.