Une longue et remarquable carrière Nour el Shérif aura imprimé son sceau dans les esprits de plusieurs générations de téléspectateurs arabes. Le grand acteur égyptien Nour El-Shérif est mort mardi, à l'âge de 69 ans, après un long combat contre la maladie, selon des témoignages rapportés par les médias égyptiens. Nour El Shérif, de son vrai nom Mohamad Jaber Mohamad Abdallah, est né en 1946 dans un quartier populaire au Caire, au sein d'une famille pauvre qui a néanmoins encouragé son talent d'acteur inné. Diplômé de l'Institut supérieur des arts dramatiques du Caire, il a choisi dans un premier temps de s'adonner à la passion du football en intégrant l'équipe jeune du club mythique de Zamalek. Mais très vite, il a renoncé à cet élan fantasque pour revenir à ses premiers amours et se consacrer pleinement à un art et un métier qui deviendront vite sa véritable raison de vivre: le cinéma. Au prix d'une longue et remarquable carrière au cinéma comme à la télévision, qui aura duré pas moins de cinq décennies, Nour el Shérif aura imprimé son sceau dans les esprits de plusieurs générations de téléspectateurs arabes, grâce à de nombreuses interprétations saluées par les professionnels du septième art comme autant de moments cultes. Il a joué dans plus de 170 films, parmi lesquels je retiendrai deux immortels chefs-d'oeuvre de son inséparable réalisateur et ami Youssef Chahine, Le Destin et L'Emigré, auxquels on peut ajouter des films moins connus mais tout aussi estimables comme Sawaq El Autobus, Naji El Ali, Osfour Echarq, et dans des feuilletons tels que Ethaâlab et l'inénarrable El Hadj Metwali. Nour El Shérif a obtenu une cinquantaine de consécrations nationales et internationales, au point que de mauvaises langues comme il en circule beaucoup dans ce genre de métier ont cru bon de l'affubler du titre de «Chasseur de prix». Mais de cela il n'a cure, puisqu'il a, parallèlement à son travail d'acteur, tenté les aventures de la production d'un certain nombre de films. Mieux, en véritable maître de la scène, il a consacré une partie de son temps et de son humour à la formation de nombreux jeunes talents du cinéma égyptien, qu'ils soient réalisateurs ou acteurs. Marié à la célèbre actrice égyptienne «Poussi», il s'en était séparé d'une douloureuse manière en 2006 avant de se réconcilier avec elle et de la ré-épouser en décembre 2014, ce qui a fait de leur relation amoureuse un des épisodes romantiques les plus prisés et les plus encensés du milieu «people» égyptien. Leur histoire d'amour pourrait même être portée à l'écran, à en croire le témoignage de leurs deux filles, Sarah et Mai. L'année 2015 aura été singulièrement éprouvante pour le 7e art égyptien qui aura enterré tour à tour trois de ses plus grandes icônes: Faten Hamama, Omar Sharif, et maintenant Nour El Shérif.