Les pays exportateurs de pétrole ont leur sort lié à celui de l'économie chinoise ainsi qu'aux difficultés économiques liées à des facteurs géopolitiques, en particulier dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Dans son rapport de la semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) estime que la Chine devrait laisser son économie continuer de ralentir au cours de l'année à venir, et se préparer à un ralentissement de sa croissance à moyen terme. Du coup, il n'est pas sûr que le prix du pétrole reparte à la hausse au grand dam des autorités algériennes. Pour le Fonds, les autorités de Pékin doivent calibrer leurs politiques, notamment leur politique budgétaire, dans la perspective d'une croissance de 6% par an l'année prochaine, contre 6,8% attendu pour cette année, des chiffres à comparer à un rythme de plus de 10% par an avant la crise financière de 2007. Ce sont autant d'indices qui confirment que la locomotive de l'économie mondiale d'un pays qui est aussi l'un des gros consommateurs du pétrole est en panne. La Chine est en train d'évoluer vers une nouvelle norme, avec une croissance certes plus lente, mais aussi plus saine et plus durable, explique le FMI dans son rapport. Celui-ci note entre autres que la République populaire est parvenue à freiner la croissance du crédit en imposant une réglementation plus stricte aux canaux de financement non bancaires, à surmonter une correction boursière et qu'elle évolue progressivement vers une part plus importante de la consommation dans la croissance. D'un autre côté, la croissance économique de la zone euro a ralenti au deuxième trimestre, avec une stagnation en France et une perte d'élan en Italie, freinée par des perspectives mondiales incertaines qui ont même pour effet d'entraver l'investissement en Allemagne. La croissance de ces 19 pays a été de 0,3%, alors que le consensus des économistes donnait une expansion trimestrielle de 0,4%, qui aurait égalé celle du premier trimestre. Cette croissance modeste tranche avec les éléments de soutien que sont un euro faible, bon a priori pour l'exportation, et le puissant stimulant monétaire constitué par les rachats d'actifs de la Banque centrale européenne. Une enquête publiée jeudi montrait que les économistes anticipent un plateau de 0,4% par trimestre pour la zone euro jusqu'à la fin de l'année prochaine. L'impact de la croissance ralentie de la Chine sera largement compensé par une demande solide des Etats-Unis et du Royaume-Uni, selon des banquiers qui prévoient 0,3% de croissance au troisième trimestre et 0,4% au quatrième trimestre. Evidemment, si la Chine était source d'une contagion majeure aux pays émergents, la croissance du coeur de l'Europe souffrirait un peu en dépit de fondamentaux intérieurs positifs, est-il estimé. En Allemagne, première puissance économique européenne, la croissance a accéléré un peu à 0,4% au deuxième trimestre, contre 0,3% au premier, mais est inférieure au consensus qui la donnait à 0,5%, freinée par un accès de faiblesse de l'investissement, s'expliquant par l'hypothèque chinoise, aggravée par la dévaluation inattendue intervenue mardi dernier et qui a ébranlé les marchés financiers.