Le tireur aux mains de la police à Arras L'homme a résidé en Espagne et avait été signalé comme islamiste radical par les autorités espagnoles aux services français. Un carnage a été évité vendredi soir dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris lorsque des militaires américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu, une attaque «vraisemblablement terroriste», menée huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux des militaires ont été blessés, l'un par balle, l'autre par arme blanche, mais leurs jours ne sont pas en danger. Le président américain Barack Obama a salué leur action «héroïque», qui a probablement empêché une «tragédie bien pire». Il était 15h50 GMT quand au moins un coup de feu a été tiré dans le train à grande vitesse Thalys 9364, à hauteur de Oignies, en Haute Picardie, dans le nord de la France. La section antiterroriste du parquet de Paris a annoncé qu'elle se saisissait de l'enquête «au vu de l'armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte», tandis que le Premier ministre belge Charles Michel a parlé d'une «attaque terroriste». Le suspect, qui était monté à Bruxelles, a été interpellé peu après 16H00 GMT en gare d'Arras (nord), où le Thalys a été arrêté, et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments de l'enquête, il serait âgé de 26 ans et faisait l'objet d'une fiche des services de renseignements. L'homme a vécu en Espagne et avait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français. «Des sources de l'unité antiterroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical, «a résidé» en Espagne pendant un an, jusqu'en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France», écrit le quotidien espagnol El Pais. «Ces mêmes sources ont précisé que l'auteur de l'attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l'Hexagone», ajoute le journal. L'auteur des tirs, qui était en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source policière, a été maîtrisé par deux militaires américains qui l'auraient entendu recharger une arme dans les toilettes. Un troisième militaire américain, qui lui n'a pas été blessé, à participé à la neutralisation du tireur, selon une source proche de l'enquête. Le militaire blessé par balle a été héliporté à l'hôpital de Lille. La deuxième victime, blessée par un coup de cutter au niveau du coude, portant une plaie superficielle et souffrant également d'une fracture au doigt, a été hospitalisé à Arras, selon une source proche du dossier. Les passagers du Thalys, filiale de la SNCF (chemins de fer français), ont été pris en charge dans un gymnase tout proche de la gare d'Arras. Pendant ce temps, la police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu'une seule douille, selon une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. Les passagers ont ensuite été acheminés à Paris, où un premier train est arrivé à 22h36 GMT à la gare du Nord. Depuis les attentats du 7 janvier qui ont visé la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo et le supermarché parisien Hyper Casher, faisant 17 morts, un plan de lutte antiterroriste a été mis en place dans tous les lieux publics et considérés comme sensibles en France. Plusieurs attentats ont depuis janvier été déjoués sur le territoire français, selon les autorités, dont une attaque visant une église près de Paris au printemps et un projet d'attaque contre un site militaire dans le sud de la France. L'homme lourdement armé maîtrisé par des militaires américains dans le train Amsterdam-Paris conteste le caractère terroriste de son action, mais sans convaincre les enquêteurs, a-t-on indiqué hier de source policière française. De nombreuses vérifications sont en cours mais, selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme n'a jamais été emprisonné et n'a pas le profil d'un délinquant. Selon les premiers éléments de l'enquête et ses déclarations aux policiers, le suspect serait marocain et âgé de 26 ans. Il a résidé en Espagne et avait été signalé comme islamiste radical par les autorités espagnoles aux services français. Il faisait ainsi l'objet d'une fiche «S»,ce qui ne signifie pas forcément une surveillance. Entendu dans un premier temps à Arras, une ville du nord de la France où a été dérouté le train pour permettre son arrestation par la police française, il a été transféré hier matin dans les locaux de l'anti terrorisme en région parisienne.